De nuit, le stade olympique de Bakou resplendit, illuminé par des murs de LED. Entre le lac de Boyukshor et une grande voie express, l’enceinte éclaire tout le quartier avec des messages qui tournent en boucle. « Solidarité pour un monde vert », « Enclencher l’action ». De jour, ces slogans et beaucoup d’autres sont lisibles partout sur les immenses installations temporaires qui accueillent la 29e Conférence des parties pour le climat (COP29). Dans la plupart des salles de négociation, la réalité de la diplomatie climatique est beaucoup moins simple. Et, de jour comme de nuit, les discussions s’enlisent.
« Arrêtons le théâtre et passons aux choses sérieuses, a imploré, lundi 18 novembre, Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Oui, il y a des vents contraires, tout le monde le sait, mais les déplorer ne les fera pas disparaître. Il est temps de se concentrer sur les solutions. »
En ce début de deuxième semaine, l’ambiance de la COP29 oscille entre l’attentisme et l’angoisse d’un échec. Lundi 18 novembre, beaucoup de ministres des 197 pays ont commencé à arriver sur le site. Charge à eux de commencer à débloquer le sujet crucial de cette COP29, le New Collective Quantified Goal (NCQG), c’est-à-dire le nouvel objectif de financement à apporter aux pays en développement pour les aider à réussir leur transition climatique.
Lors des discussions techniques de la première semaine, le texte est passé de neuf à trente-quatre pages, pour redescendre à vingt-cinq. Il reste encore une cinquantaine d’options à trancher et autant de sujets à déminer. « En l’état, ce texte ne va nulle part. On a perdu sept jours », souffle un négociateur européen.
Retour du climatoscepticisme trumpiste
Pour tenter de trouver des voies de passage dans ce document rempli de chausse-trapes, les responsables politiques vont d’abord devoir composer avec un contexte géopolitique tendu. Depuis le début, cette conférence des Nations unies, qui se déroule alors que plusieurs guerres sont en cours (Ukraine, Gaza, Liban…), a été percutée par les critiques du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, contre les pays occidentaux, par le départ des négociateurs argentins rappelés par leur président climatosceptique, Javier Milei, et, surtout, par les turbulences de l’élection de Donald Trump.
Très loin de Bakou, le futur président américain, qui veut à nouveau désengager son pays de la diplomatie climatique, a été vu, samedi soir, lors d’un combat organisé par l’Ultimate Fighting Championship, au Madison Square Garden, à New York, en grande discussion avec Yasir Al-Rumayyan, président de la compagnie pétrolière saoudienne Saudi Aramco. « Si vous regardez le contexte géopolitique, qui est dans l’esprit de tout le monde, les choses sont très difficiles, a résumé, lundi 18 novembre, Wopke Hoekstra, commissaire européen à l’action pour le climat. Malgré cela, nous pouvons et nous devons avoir un bon résultat à la fin. »
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