En ce début février, une vidéo circule sur les réseaux sociaux du Costa Rica, montrant une mort brutale. Une moto s’approche d’une voiture dans une rue de la capitale, San José, et son passager arrière tire à bout portant, tuant les deux occupants de l’automobile. Ce fait divers, lié au narcotrafic selon les autorités policières, n’a plus rien d’exceptionnel dans ce pays encore surnommé « la Suisse de l’Amérique centrale », mais touché de plein fouet par le trafic de cocaïne.
Ces dernières années, le Costa Rica, un pays de transit de cette drogue, en est devenu un Etat importateur et exportateur vers l’Europe. « La drogue arrive par bateau ou par avion depuis la Colombie et les pays andins, elle est ensuite réexportée vers l’Europe, cette fois par paquebot depuis la côte Atlantique, dissimulée dans les caisses de la production agricole du pays, en particulier deux produits phares : les ananas et les bananes », explique Evelyn Villarreal Fernandez, chercheuse au programme « Estado de la nacion » (« état de la nation »), un centre de recherche créé par les cinq universités publiques du pays.
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