Un spectacle et un résultat improbables : l’équipe saoudienne d’Al-Hilal a renversé Manchester City et son armada de stars, au bout de la prolongation (4-3), pour rallier les quarts de finale de la Coupe du monde des clubs, lundi 30 juin, à Orlando (Floride), aux Etats-Unis.
C’est à la 112e minute d’une prolongation aussi folle que les quatre-vingt-dix minutes précédentes que le Brésilien Marcos Leonardo a offert la victoire à son équipe, payée de tous ses efforts, de son état d’esprit, de son jeu fait de projections lasers vers l’avant comme si sa vie en dépendait. Des vertus qui portent déjà la marque de Simone Inzaghi, arrivé il y a moins d’un mois sur le banc.
L’entraîneur italien vit un ascenseur émotionnel inattendu, lui qui vient de quitter, la tête basse l’Inter Milan, après l’humiliation vécue en finale de Ligue des champions face au Paris-SG (0-5). De quoi contraster avec l’image terne au possible laissée par ses anciens joueurs plus tôt dans l’après-midi, éliminés sans gloire par Fluminense (0-2).
Humiliation pour le propriétaire émirati de City
Alors que tout le monde voyait Manchester City défier le club brésilien au prochain tour vendredi, toujours à Orlando, c’est finalement Al-Hilal qui aura cet honneur, bien mérité. L’humiliation doit être bien mal vécue du côté du propriétaire émirati des Citizens de se faire ainsi éliminer, par un club saoudien, dont la colonie de joueurs étrangers n’a pas le lustre des cadors mancuniens. Ces derniers pensaient d’autant mieux passer une soirée tranquille qu’ils ont ouvert le score assez vite par Bernardo Silva (0-1, 10e) et qu’ils ont eu quelques occasions de doubler la mise, notamment par Ilkay Gundogan et Josko Gvardiol coup sur coup (29e).
Al-Hilal, pourtant privé de son capitaine blessé, l’attaquant Salem Al-Dawsari, très en vue depuis le début de la compétition, a sorti la tête de l’eau, passant près d’égaliser au bout d’une superbe action collective, si ce n’était sa conclusion ratée par Marcos Leonardo de la tête (43e). L’avertissement n’est pas resté sans frais longtemps pour Manchester, car au retour des vestiaires l’attaquant brésilien s’est rattrapé en propulsant le ballon dans les filets (1-1, 46e) après une errance défensive des Sky Blues, qui en a appelé une autre dont a profité son compatriote Malcolm pour donner un avantage inattendu à l’équipe saoudienne (2-1, 52e).
Remise en question
Certes pas pour très longtemps car trois minutes plus tard, Erling Haaland a profité d’un certain attentisme défensif pour à son tour égaliser (2-2, 55e). Devenu totalement débridé, le match est allé jusqu’en prolongation. Un formidable exploit déjà pour Al-Hilal, qui allait en appeler d’autres.
Le Sénégalais Kalidou Koulibaly a redonné l’avantage aux siens de la tête (3-2, 94e) sur un corner, avant que Phil Foden n’égalise encore pour les Citizens, après un superbe travail de l’ancien lyonnais Rayan Cherki entré en jeu (3-3, 114e). Sur quoi Marcos Leonardo a encore profité de la fébrilité adverse pour sceller le score, déconcertant, sur le tableau d’affichage.
Avec sa démonstration de force contre la Juventus (5-2) en phase de poules, Manchester City semblait avoir retrouvé son jeu, après un premier semestre indigent qui a semblé marquer un déclin de l’ère Pep Guardiola. Après cette nouvelle déconvenue, une énorme remise en question apparaît indispensable.
