- Nettement battue en demi-finale de la Coupe du monde, la Nouvelle-Zélande ne remportera pas une nouvelle couronne mondiale.
- Mais les Black Ferns, que les Bleues affronteront lors de la petite finale (samedi, 13h30), n’en restent pas moins de redoutables adversaires.
- Explications.
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Coupe du monde de rugby : les Bleues à l’assaut de la 3e place
Double championne du monde en titre et vainqueuse de six des sept dernières éditions de la Coupe du monde, la Nouvelle-Zélande ne conservera pas sa couronne. Bousculées pendant quarante minutes par les modestes Sud-Africaines au tour précédent, les Black Ferns
ont subi la loi des Canadiennes (19-34) en demi-finale du Mondial 2025. Une défaite cuisante, la troisième seulement de l’histoire des femmes en noir dans la compétition, qui confirme qu’elles rentrent progressivement dans le rang. « Je pense qu’elles sont un peu plus prenables »
, soulignait auprès de TF1info Céline Ferrer, en charge des avants au Stade Toulousain féminin, avant le début du tournoi.
De coûteux trous d’air en défense
Force est de constater que l’actuelle troisième nation au classement World Rugby n’est effectivement plus imbattable. La faute notamment à des trous d’air défensifs rédhibitoires à ce niveau. Avec 732 plaquages réalisés, les joueuses d’Océanie ne possèdent que la cinquième meilleure marque en la matière de la Coupe du monde. Contre le Canada, elles n’ont réussi que 79% de leurs plaquages (une bonne performance en la matière se situe plutôt autour des 90%), se faisant régulièrement transpercer dans l’axe et perdant trop souvent leurs duels sur l’aile. Pour leur défense, les Nord-Américaines ont aussi réalisé une partition offensive de grande qualité et passé avec beaucoup de justesse le ballon après contact.
The Black Ferns had won 18 straight matches at the Women’s Rugby World Cup 🇳🇿 Then Canada sealed a 34-19 win – the biggest winning margin (15 points) by any nation against New Zealand at any women’s or men’s World Cups 😮💨 pic.twitter.com/oiyh3utXXc — BBC Sport (@BBCSport) September 19, 2025
Passé cette observation, la Nouvelle-Zélande demeure une équipe redoutable, capable d’éclairs ballon en main. Elle présente d’ailleurs toujours un taux de victoire au-delà des 80% – elle a gagné plus de huit matchs sur dix dans son histoire. À titre de comparaison, leurs homologues masculins, les emblématiques All Blacks
, font moins bien (environ 76% de succès). « Devant, c’est très très solide »
, juge l’ancienne internationale Laura Di Muzio, auprès de TF1info.
Mais c’est surtout derrière que les Néo-Zélandaises se démarquent, avec des joueuses créatives qui dévorent le moindre espace. « C’est une nation qui aime le jeu, qui a envie de jouer et de faire le spectacle. Elles n’hésitent pas à relancer depuis leurs 22 mètres »
, ajoute la consultante auprès de TF1. Résultat, une attaque tout feu, tout flamme, qui a déjà marqué 35 essais dans le tournoi (2e meilleur total), soit… 7 par match en moyenne.
Attention à la fusée Braxton Sorensen-McGee
Au-delà du jeu à proprement parler, le succès des Black Ferns
repose sur leur capacité à faire cohabiter et faire grandir plusieurs générations de joueuses, qui s’enrichissent mutuellement. « Elles sont capables de faire le lien entre l’expérience de filles qui ont tout connu, et des petites jeunes. On a donc des filles de plus de 30 ans avec un palmarès de folie qui encadrent des petites nouvelles de 18, 19, 20 ans »
, note Laura Di Muzio. L’exemple le plus parlant est certainement la cohabitation entre Braxton Sorensen-McGee, 18 ans, et Portia Woodman-Wickliffe, 34 ans. Petite boule d’énergie et d’appuis, la première est actuellement meilleure marqueuse d’essais (9) et meilleure réalisatrice (59 points) de ce Mondial 2025. La vétérante est, elle, la meilleure marqueuse d’essais de l’histoire de la Coupe du monde (22 unités).
Malgré un début de déclassement, c’est donc à un véritable monument que la France va se frotter lors de la petite finale, ce samedi 27 septembre (13h30). Un adversaire que les Bleues n’ont d’ailleurs jamais battu lors des précédentes éditions, même si elles étaient passées tout près en 2021, s’inclinant au terme d’un match épique (24-25). « Sur le plan mental, elles ont peut-être un peu moins d’emprise sur l’équipe de France, contrairement aux Anglaises. Après voilà, elles restent championnes du monde »
, conclut Céline Ferrer.