- La Nouvelle-Zélande entre en lice dans la Coupe du monde de rugby contre l’Espagne, ce dimanche à 18h30 sur TMC.
- Avant le début de chaque match, les Néo-Zélandaises exécutent le haka, mais ce rituel de la culture maorie diffère de celui des All Blacks.
- Explications.
Suivez la couverture complète
Rugby : les Bleues à l’assaut de la Coupe du monde
Cette danse traditionnelle rythme l’avant-match des équipes de rugby de la Nouvelle-Zélande. Alors que les
All Blacks ont deux hakas différents (le Ka Mate et, depuis 2005, le Kapa o Pongo), les Blacks Ferns
ont leur propre danse ancestrale et identitaire issue de la culture maorie : le Ko Uhia Mai (qu’on pourrait traduire par « Qu’on le sache »
ou « Faisons-le savoir »
), depuis 2009. Elles le réaliseront pour la première fois dans ce Mondial en amont de leur match contre l’Espagne, ce dimanche à 18h30, à suivre sur TMC.
L’exécution du Ka Mate par les femmes a choqué
Depuis leur première rencontre internationale, en 1991, les joueuses du pays au long nuage blanc ont toujours effectué le haka après les hymnes nationaux. Les rugbywomen exécutaient le Ka Mate comme les hommes jusqu’en 1996, avant que des anciens et des experts de la culture maorie ne jugent inappropriée cette danse guerrière pour des femmes. Pour eux, Debbie Chase, qui dirigeait l’interprétation, n’aurait pas dû le faire en écartant les jambes. Un nouveau haka, le Ka Panapana, est donc adopté en 1996.
Cette dernière danse étant attribuée à une tribu maorie particulière, il est devenu évident qu’il fallait créer un nouvel haka représentant l’ensemble du pays. Le chef maori Whetu Tipiwai s’est chargé de l’écriture en 2006 et le Ko Uhia Mai est réalisé pour la première fois trois ans plus tard par la sélection, en quête de modernité.
This was special. Our first Haka of 2024 🖤 🎥 @skysportnz #LikeABlackFern #PAC4 pic.twitter.com/nRQLaV3OWB — Black Ferns (@BlackFerns) May 11, 2024
Plusieurs différences existent entre les danses des hommes et des femmes. Quand les All Blacks s’accroupissent et montrent leur puissance par leur gestuelle, les Black Ferns restent debout et droites, leurs mouvements plus fluides avec les bras rappelant ceux des danses vahinés de Polynésie. Si elles font aussi le pukana (yeux exorbités) comme les hommes, elles ne tirent en revanche pas la langue.
Dans la culture maorie, le corps d’une femme est sacré, notamment ses organes reproducteurs
Dans la culture maorie, le corps d’une femme est sacré, notamment ses organes reproducteurs
Aurora Coralie Matariki Rapana, spécialiste de la culture maorie, auprès de Rugbyrama
Des variations qui découlent des us locaux. « Dans la culture maorie, le corps d’une femme est sacré, notamment ses organes reproducteurs,
expliquait Aurora Coralie Matariki Rapana, spécialiste de la culture maorie, auprès de Rugbyrama. Par conséquent, une femme ne peut pas écarter ses jambes comme le font les hommes, ni ouvrir complètement les bras. Pas plus qu’elle ne peut frapper violemment sa poitrine, elle aussi considérée comme sacrée. »
Les paroles du haka féminin sont en outre moins guerrières et évoquent plutôt force collective et le défi. Les joueuses parlent ainsi des montagnes, des lacs et des rivières et font aussi appel aux déesses de la culture maorie.
Et avec comme les hommes, le regard noir, les visages fermés et la voix affirmée, histoire d’impressionner les adversaires avant même le coup d’envoi.