« Je pense qu’on est toutes prêtes au résultat. Mais mine de rien, c’est une source de stress, on sera soulagées quand on saura. » A la veille de l’annonce de la liste des 32 Bleues qui disputeront la Coupe du monde féminine de rugby en Angleterre (du 22 août au 27 septembre), Léa Champon peinait à cacher son excitation. La troisième ligne grenobloise peut finalement être rassurée. Samedi 2 août, le duo de sélectionneurs Gaëlle Mignot-David Ortiz a cité son nom du Centre national du rugby (CNR) de Marcoussis (Essonne) avec d’autres plus attendus, comme les capitaines Manae Feleu et Marine Ménager, ou la demi de mêlée Pauline Bourdon Sansus. Vainqueur des trois dernières éditions de l’Elite 1 – le championnat de France – le Stade bordelais est le club le plus représenté, avec 12 joueuses.
Finalement, c’est une sélection jeune qui prendra la direction d’Exeter, où la France disputera son premier match contre l’Italie, samedi 23 août. Seules deux trentenaires (les talonneuses Manon Bigot et Agathe Gérin) seront de l’aventure, tout comme trois novices dont une, Makarita Baleinadogo, particulièrement inattendue. La pilier bordelaise de 23 ans n’était pas dans la pré-liste de 38 joueuses, mais sera finalement du voyage, après la blessure jeudi d’Ambre Mwayembe.
Cette dernière a été contrainte de renoncer au Mondial, victime d’une fracture à la malléole de la jambe droite lors d’un entraînement. L’ex-joueuse de Grenoble, tout juste recrutée par le Stade toulousain, est une cadre du XV de France malgré ses 21 ans. Elle avait participé à tous les matchs du dernier Tournoi des six nations, que la France avait terminé à la deuxième place, derrière l’Angleterre.
Six déçues
Si Makarita Baleinadogo peut avoir le sourire, elles sont six déçues – sans compter Mwayembe. Océane Bordes (2 sélections), Lili Dezou (0 sélection), Mélissande Llorens Vigneres (14 sélections), Emeline Gros (37 sélections), Clara Joyeux (48 sélections) et Laure Touyé (29 sélections) restent à quai, alors qu’une bonne partie d’entre elles figuraient parmi les joueuses les plus capées du groupe. Touyé, Joyeux et Gros étaient en Nouvelle-Zélande en 2022 pour la dernière Coupe du monde.
L’ailière Kelly Arbey – auteure d’un essai en solitaire face à l’Angleterre lors du dernier Tournoi des six nations – est, elle, bien de la partie. Vendredi, la Toulousaine était certaine que le groupe resterait « soudé » après l’annonce de la liste, et que « la concurrence entre les joueuses n’était pas malsaine ». De toute manière, le staff ne leur a pas laissé le temps de penser à la liste en leur offrant vendredi « une journée interminable » avec un entraînement de deux heures où « tout le monde s’est envoyé à fond ». Le soir, bon nombre d’anciennes du XV de France, dont la meilleure joueuse en 2018, Jessy Trémoulière, sont venues partager leur expérience autour d’un barbecue.