Le président russe Vladimir Poutine a admis, samedi 28 décembre, que la défense aérienne russe était en action mercredi au moment où un avion Embraer 190 de la compagnie azerbaïdjanaise Azerbaijan Airline tentait d’atterrir à Grozny.
Dans un communiqué, le Kremlin écrit qu’« à l’initiative de la partie russe, Vladimir Poutine a eu un entretien téléphonique avec le président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev ». M. Poutine a noté que « l’avion de ligne azerbaïdjanais avait tenté à plusieurs reprises d’atterrir à l’aéroport de Grozny. Au même moment, Grozny, Mozdok et Vladikavkaz étaient attaquées par des drones de combat ukrainiens, et les défenses aériennes russes ont repoussé ces attaques ». Le président russe n’a cependant pas révélé si l’avion avait été touché par ces défenses.
Depuis la catastrophe de mercredi, les soupçons se portent vers la Russie, qui a pu abattre accidentellement l’avion. Si M. Poutine n’a donc pas reconnu la responsabilité de son armée, il a néanmoins présenté des excuses à M. Aliev.
« Vladimir Poutine a présenté ses excuses pour le fait que cet incident tragique se soit produit dans l’espace aérien russe et a exprimé une nouvelle fois ses condoléances sincères et profondes aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés », a ajouté le Kremlin.
La Maison Blanche a assuré vendredi disposer d’« indications préliminaires qui suggèrent la possibilité que cet avion a été abattu par des systèmes de défense antiaérienne russes », faisant écho à des experts occidentaux qui estiment que les images montrant un fuselage criblé de trous laissaient penser à un tel tir. Des propos que le porte-parole Dmitri Peskov a refusé de commenter.
Ilham Aliev insiste sur la présence de trous dans le fuselage
Pour sa part, le président azerbaïdjanais a rappelé que l’avion avait été frappé par « une interférence physique externe dans l’espace aérien russe, entraînant une perte de contrôle et une redirection vers la ville kazakhe d’Aktau », accréditant la thèse d’un tir de la défense antiaérienne russe. « Le chef de l’Etat a souligné que les multiples trous dans le fuselage de l’avion, les blessures subies par les passagers et l’équipage (…) ainsi que les témoignages des hôtesses de l’air et des passagers survivants confirment les preuves d’une interférence physique et technique extérieure », écrit la présidence azerbaïdjanaise dans un communiqué résumant la conversation entre MM. Aliev et Poutine.
Mercredi, l’Embraer 190 d’Azerbaijan Airlines qui devait relier Bakou à Grozny s’est écrasé à Aktau, dans l’ouest du Kazakhstan, sur la rive orientale de la mer Caspienne. Lorsque l’avion s’est écrasé et a pris feu, 38 des 67 personnes à bord de l’appareil ont été tuées.
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De son côté, l’Union européenne a appelé samedi à une enquête « rapide et indépendante » sur le crash après que les Etats-Unis ont suggéré que l’accident pourrait avoir été causé par un missile antiaérien russe.
« J’appelle à une enquête internationale rapide et indépendante », a écrit la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sur X, affirmant que les informations selon lesquelles l’accident aurait pu être causé par des tirs russes étaient « un rappel brutal » du vol MH17 de Malaysia Airlines, abattu par un missile de rebelles prorusses au-dessus de l’Ukraine en 2014.