Le laboratoire américain Mylan, spécialiste des médicaments génériques, a accepté de payer jusqu’à 335 millions de dollars (297 millions d’euros) aux Etats-Unis pour son rôle dans la crise des opiacés qui a fait des centaines de milliers de morts dans le pays depuis 1999.
« Mylan a commercialisé de manière trompeuse ses traitements à base d’opiacés comme étant sûrs, bien qu’il savait qu’ils allaient être consommés de manière excessive et qu’ils allaient être vendus illégalement », a relevé Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York, citée dans un communiqué, publié ce lundi 7 avril.
Le laboratoire, qui a fusionné en 2020 avec Upjohn – filiale du géant Pfizer spécialisée dans les médicaments non brevetés – pour devenir Viatris, a conclu un accord de principe avec les procureurs généraux de quinze Etats.
« Marché illégal de médicaments »
Il est accusé d’avoir fabriqué et vendu plusieurs traitements opiacés à partir de 2005, y compris des patchs génériques de fentanyl, de l’oxycodone, de l’hydrocodone et de la buprénorphine. « L’entreprise a alimenté la crise des opiacés en faisant du marketing direct auprès des médecins, ce qui a entraîné une dangereuse surprescription et un détournement de ses opiacés vers le marché illégal de médicaments », détaille le communiqué. L’accord prévoit le versement d’une somme pouvant grimper jusqu’à 335 millions de dollars sur neuf ans.
A ce jour, la procureure générale de l’Etat de New York a récolté plus de 3 milliards de dollars auprès d’entreprises liées à cette crise, en particulier des laboratoires pharmaceutiques – comme Purdue qui est considéré comme le déclencheur de cette crise – mais aussi des distributeurs de médicaments (CVS, Walgreens, Walmart), une filiale du géant français de la publicité Publicis ou encore le cabinet de conseils McKinsey.
Selon les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), près de 727 000 personnes ont succombé dans le pays entre 1999 et 2022 à une overdose liée à la prise d’opiacés, obtenus sur ordonnance ou de manière illégale. Pour la première fois depuis 2018, le nombre de morts liées aux opiacés (principalement le fentanyl) a légèrement diminué en 2023.