Sans grande surprise, la croissance française, qui ne progressait déjà pas à grande allure – l’année 2024 s’est achevée sur une hausse de 1,1 % du produit intérieur brut –, s’embourbe. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui escomptait encore en décembre 2024 une activité en hausse de 0,2 % sur chacun des deux premiers trimestres 2025, a révisé cette prévision à la baisse. La croissance ne dépasserait pas, finalement, 0,1 % au premier trimestre et 0,2 % au deuxième. A la mi-année, l’acquis de croissance – soit la croissance définitivement engrangée, même si l’activité est atone sur la deuxième partie de l’année 2025 – ne dépassera pas 0,4 %. Le gouvernement, qui a échafaudé le budget sur une hypothèse de croissance de 0,9 % pour l’année, n’a plus qu’à espérer qu’une embellie survienne à partir de l’été, avec une croissance atteignant 0,6 % sur chacun des deux derniers trimestres, pour que son scénario se réalise.
Il n’est guère non plus de surprise dans les causes de cette dégradation conjoncturelle. En vertu de la politique de consolidation budgétaire, visant à réduire le déficit public, le « moteur de la dépense publique s’éteindrait », explique l’Insee, notamment au premier trimestre, dont les dépenses budgétaires sont régies par la « loi spéciale » votée en décembre 2024 faute de budget. L’autre responsable de la dégradation est à trouver outre-Atlantique. En agitant le chiffon rouge des droits de douane, le président des Etats-Unis, Donald Trump, va provoquer un ralentissement des échanges internationaux.
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