La police thaïlandaise a affirmé, mardi 18 février, avoir démantelé un réseau criminel soupçonné d’avoir escroqué en ligne l’équivalent de 187 millions de dollars (179 millions d’euros) en cryptomonnaies. Le bureau central d’enquête de Thaïlande (CIB) a arrêté dix suspects, dont des ressortissants chinois, pour « fraude, cyberfraude et complicité de blanchiment d’argent », et en recherche vingt-deux autres, dont des Thaïlandais, des Chinois et des Coréens.
Selon les enquêteurs, les suspects attiraient les victimes par le biais de faux emplois en ligne et les convainquaient ensuite « d’investir une grosse somme d’argent en leur promettant des retours sur investissement de 30 à 50 % ». Supadech Thanachaisiri, l’un des enquêteurs, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que « ces escrocs sont tous liés à des centres situés de l’autre côté de la frontière ».
Cette opération survient alors que la Thaïlande tente de sévir contre les centres d’escroquerie illégaux qui ont fleuri dans certaines régions frontalières du Cambodge et de Birmanie, en proie à une guerre civile. Le personnel de ces centres est composé d’étrangers, dont de nombreux Chinois, souvent victimes d’enlèvement et contraints au travail forcé pour escroquer leurs compatriotes dans un secteur très lucratif qui, selon des observateurs, se chiffre en milliards de dollars.
Investissements dans l’immobilier
Sur les 187 millions de dollars, environ la moitié a été convertie en bahts thaïlandais, tandis que le reste a été investi dans l’immobilier, précise le communiqué de la police.
Une femme, ancienne guide touristique pour les touristes chinois, est suspectée d’avoir facilité le blanchiment d’argent en convertissant les cryptomonnaies en bahts et « distribué des fonds à un syndicat chinois », gagnant ainsi une commission, selon la police.
Les autorités ont saisi de l’argent liquide, des montres de luxe et des voitures haut de gamme dans le cadre de l’enquête.
La police thaïlandaise a déclaré la semaine dernière qu’elle s’était engagée à intensifier ses efforts pour lutter contre les opérations d’escroquerie transnationales. Au début du mois, le gouvernement a coupé l’approvisionnement transfrontalier en électricité de cinq localités birmanes soupçonnées d’abriter des centres d’escroquerie.