L’électricité revenait progressivement dimanche 16 mars à Cuba, après une panne générale qui a privé la grande majorité des habitants de courant pendant près de quarante heures, troisième blackout total en moins de six mois. Selon un responsable du ministère de l’énergie et des mines, Lazaro Guerra, le système électrique était « interconnecté » dimanche matin sur une bonne partie de l’île, à partir du port de Mariel, situé à 46 kilomètres de La Havane, dans l’Ouest, jusqu’à Guantanamo, dans l’extrême est de l’île.
Selon la même source, le réseau électrique produisait dimanche 935 mégawatts (MW) pour tout le pays, dont la demande quotidienne se situe en moyenne à environ 3 000 MW. A La Havane, capitale de 2,1 millions d’habitants, environ 19 % des foyers avaient retrouvé l’électricité, selon les autorités.
La panne s’est produite en début de soirée vendredi sur une sous-station située dans la banlieue de La Havane, provoquant la déconnexion du réseau électrique dans tout le pays. Le quotidien des 9,7 millions d’habitants s’est vu perturbé samedi, la panne générale privant nombre d’entre eux d’eau et de gaz. Les communications téléphoniques ont été rendues difficiles, et les transports publics ont été paralysés.
Réseau vétuste
L’île a déjà subi trois pannes généralisées pendant le dernier trimestre 2024. Deux ont duré plusieurs jours, et la dernière, environ vingt-quatre heures. La population est aussi confrontée depuis de longs mois à des coupures quasi quotidiennes de quatre ou cinq heures dans la capitale. Dans les provinces, les délestages peuvent durer vingt heures.
Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, et le réseau électrique, vétuste, souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustibles. Les huit centrales électriques du pays, presque toutes inaugurées pendant les années 1980 et 1990, tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de la maintenance.
Des centrales flottantes et des générateurs, qui complètent le système énergétique national, sont alimentés par des combustibles que Cuba, sous embargo américain depuis 1962, importe difficilement. Face à l’urgence, le gouvernement met les bouchées doubles pour que soient installés au moins 55 parcs solaires de technologie chinoise en 2025. Selon les autorités, ceux-ci produiront 1 200 mégawatts, soit 12 % du total national.