Décrite comme le contraire de la jalousie, la compersion n’a pas encore de définition officielle dans le dictionnaire français.
Souvent diffusé dans le domaine des amours plurielles, ce concept se révèle au sens plus large être une véritable philosophie de vie.
Cultiver la compersion permet d’introduire dans son existence de l’amour et de la générosité.
Vous êtes-vous déjà réjoui du bonheur d’autrui (un proche, un collègue…) sans éprouver de jalousie ? Peut-être, pratiquez-vous sans le savoir la compersion. Encore confidentiel en France, ce terme est né à la fin des années 1970 à San Francisco dans le sillage du mouvement hippie. Cousine de l’empathie et de la compassion, cette émotion s’en distingue par son aspect particulièrement positif. Et si vous appreniez à être compersif afin d’acquérir une nouvelle compétence sociale ?
La compersion dans les relations polyamoureuses
Dans un article intitulé « Êtes-vous compersif ? » pour le magazine Cerveau & Psycho, Sébastien Bohler, journaliste, conférencier et auteur, définit la compersion sous le prisme du polyamour. Pour lui, l’individu compersif éprouve du plaisir, à savoir que son ou sa partenaire entretient une relation sexuelle ou amoureuse avec une autre personne. En faisant preuve de compersion, vous ressentez du bonheur à voir la personne que vous aimez être heureuse sans vous. Même si vous n’êtes pas là physiquement avec l’autre, vous ne vous sentez pas rejeté ni exclu.
Être compersif en amitié ou au travail
Pour Marie-Isabelle Thouin Savard, chercheuse en psychologie à l’Université de Californie et pionnière dans l’étude de ce sentiment particulier, il ne faut pas cantonner la compersion au cadre du polyamour, mais la considérer comme une habileté sociale. Par exemple, savoir que votre meilleur ami s’entend très bien avec son nouveau collègue doit vous réjouir et non vous inquiéter. Pour cette spécialiste, la compersion peut très bien s’accompagner d’envie. Au travail, on peut être sincèrement heureux pour un collègue qui obtient une promotion, même si on aurait aimé avoir le poste à sa place.
Comment faire preuve de compersion au quotidien ?
Pour ressentir de la compersion, il faut de l’empathie, de la gratitude et être dans l’acceptation de soi et des autres. Si vous n’avez pas une âme très compersive, rassurez-vous ! Christèle Albaret, psychosociologue et auteur de l’ouvrage « La charge émotionnelle », considère que ce sentiment s’apprend et se construit.
La première chose à faire est de réfléchir aux causes de sa jalousie en identifiant les sources d’angoisse (peur de l’abandon, dépendance affective…). Pour vivre cette forme de procuration positive, Christèle Albaret conseille de suivre une thérapie pour débloquer les ressorts de sa jalousie ou du manque de confiance en soi.
Faire preuve de non-jugement, ainsi que se débarrasser du réflexe de comparaison et d’autodépréciation permet de travailler sa compersion. On peut aussi entamer un travail de générosité envers les autres, notamment en faisant du bénévolat.