Après le survol de l’aéroport de Copenhague par des drones, liés à un acteur inconnu, pendant de longues heures lundi soir, la première ministre danoise a dénoncé, mardi 23 septembre, « la plus grave attaque contre une infrastructure critique ».
Un peu plus tôt, les services de renseignements danois ont affirmé que le pays faisait face à une « menace de sabotage importante ». « On ne vient peut-être pas nous attaquer, mais nous stresser et voir comment nous réagissons », a déclaré le directeur des opérations des services de renseignement (PET), Flemming Drejer, lors d’une conférence de presse.
Les vols ont repris mardi matin depuis les aéroports de Copenhague et Oslo après une soirée de chaos due à des survols de drones, la police danoise jugeant avoir eu affaire à un acteur « qui possède des capacités, une volonté et les outils pour se montrer », a déclaré de son côté l’un des responsables de la police de Copenhague, Jens Jespersen. « Le nombre, la taille, les trajectoires de vol, le temps passé au-dessus de l’aéroport. Tout cela ensemble (…) indiquer qu’il s’agit d’un acteur compétent. Lequel ? Je ne sais pas », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Sur X, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui dénoncé une violation de l’espace aérien danois par la Russie. Une forte présence policière a été déployée à l’aéroport pour les besoins de l’enquête qui a le soutien de l’armée danoise et des services de renseignement, le PET.
Une centaine de vols annulés
L’incident a entrainé des perturbations pour quelque 20 000 passagers d’après la direction. 31 vols ont été détournés et 100 annulés. De très nombreux passagers faisaient la queue au comptoir pour changer leur billet, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.
C’est l’aéroport qui a repéré lundi soir trois ou quatre « grands » drones, dont la police n’a pas déterminé le modèle. Elle a choisi de ne pas les abattre. « Il faut réfléchir très soigneusement avant de tenter de neutraliser de si grands drones », a expliqué M. Jespersen. S’ils devaient tomber au sol, « il y a des avions avec des gens, du carburant, et également des habitations de plusieurs côtés de l’aéroport », a-t-il souligné.
Selon lui, cette démonstration pourrait être un entraînement pour les opérateurs de drone. En outre, ces drones provenaient de directions différentes, a ajouté M. Jespersen, précisant qu’ils pouvaient avoir décollé d’un bateau. L’aéroport de Copenhague est situé sur la côte du détroit de l’Oresund, entre la Suède et le Danemark. Il a fermé lundi soir à 20 h 30 et rouvert peu après minuit.
Plus tôt, la police de Copenhague avait déclaré collaborer avec ses homologues à Oslo après que des observations de drones dans la capitale norvégienne ont également entraîné la fermeture de l’aéroport pendant plusieurs heures. Les services de renseignement norvégiens ont confirmé leur implication dans l’enquête.