La défense civile de la bande de Gaza a fait état d’au moins 29 morts, dimanche 13 juillet, à cause de nouvelles frappes israéliennes, alors que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas piétinent.
Les deux belligérants s’accusent mutuellement d’enrayer ces négociations entamées le 6 juillet à Doha dans le cadre d’une médiation du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, pour mettre fin aux violences dévastatrices dans l’enclave.
Les affrontements ont commencé par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
Sept agences onusiennes ont averti samedi, dans une déclaration commune, que la pénurie de carburant avait atteint un « niveau critique » et constituait un « nouveau fardeau insupportable » pour « une population au bord de la famine ».
Selon le porte-parole de la défense civile, des bombardements nocturnes ont coûté la vie à huit Palestiniens, dont des femmes et des enfants, dans la ville de Gaza, dix autres personnes ont été tuées dans le camp de réfugiés de Nousseirat, au centre de l’enclave, huit ont trouvé la mort dans la matinée près d’un point de distribution d’eau potable du même camp et trois autres ont péri dans un raid contre le camp de déplacés d’Al-Mawassi, dans le Sud. L’armée israélienne, interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), a dit examiner ces informations.
Tous les jours, la défense civile signale des morts dans la bande de Gaza. Des images de l’AFP montrent quasi quotidiennement des dépouilles, dont celles d’enfants, transportées vers des hôpitaux de Gaza.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël qui assiège Gaza et des difficultés d’accès, les bilans et les affirmations des différentes parties ne peuvent être vérifiés.
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L’attaque du 7-Octobre a fait 1 219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP effectué à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
« Déplacement forcé »
Au moins 57 882 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, jugées fiables par l’Organisation des Nations unies (ONU).
Samedi, une source palestinienne proche des pourparlers a dit que le Hamas rejetait « totalement » un plan des autorités israéliennes qui prévoit « le maintien de [leurs] forces sur plus de 40 % de la superficie de Gaza ». Les négociations à Doha rencontrent « des obstacles et des difficultés », a-t-elle dit à l’AFP, en mettant en cause « l’insistance d’Israël » concernant ce plan.
Selon elle, l’armée israélienne envisage de se redéployer tout autour du territoire, qui compte plus de 2 millions d’habitants vivant dans des conditions terribles. Israël a pour objectif « d’entasser des centaines de milliers de déplacés » dans le sud de l’enclave, « en préparation d’un déplacement forcé de la population vers l’Egypte ou d’autres pays », a-t-on ajouté de même source.
Une deuxième source palestinienne a tout de même fait état de « progrès » au sujet des questions liées à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et de l’échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël. « Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations », a rétorqué un responsable israélien, alors que les médias locaux rapportent qu’un nouveau plan de retrait pourrait être présenté à Doha. Il a, en outre, accusé le Hamas de refuser de « faire des compromis » et de mener « une guerre psychologique visant à saboter les négociations ».
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réaffirmé ces derniers jours les objectifs de son pays : libérer les otages toujours retenus, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza.
A Tel-Aviv, des milliers de personnes se sont rassemblées, comme chaque samedi soir, pour réclamer le retour des otages. « La fenêtre pour ramener chez eux tous les otages est ouverte pour le moment, mais ça ne sera pas le cas longtemps », a pressé un ancien otage libéré, Eli Sharabi.
