
Il y a souvent dans la grande criminalité sexuelle une logique de collectionneur. Dominique Pelicot filmait à Mazan. Joël Le Scouarnec prenait des notes dans des fichiers informatiques. Lors d’une perquisition au domicile de Christophe B., en juillet dernier, les gendarmes ont retrouvé des disques durs dans son coffre-fort. A l’intérieur, des dizaines de vidéos de potentiels viols collectifs qu’il diffusait souvent en direct sur le site libertin aux 7 millions d’utilisateurs Wyylde.com.
Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 avril, selon les informations du Monde et du Parisien, ce responsable de maintenance de 56 ans a été mis en examen au tribunal de Bordeaux et placé en détention provisoire pour des soupçons de viols avec actes de torture et barbarie – une incrimination rare dans ces procédures. Avec lui, trois autres hommes, chauffeurs, facilitateurs et participants, ont été mis en examen et incarcérés, ouvrant la voie à un dossier de violences sexuelles de grande ampleur.
Les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Bordeaux commencent seulement à explorer les images de Christophe B., sur lesquelles les visages d’une cinquantaine d’auteurs potentiels de violences ont été identifiés par la reconnaissance faciale. En face, cinq femmes, toutes des anciennes compagnes successives de Christophe B., ont témoigné de graves sévices lors de leurs auditions : sur leurs corps étaient parfois inscrites au marqueur des insultes sexistes et « humiliantes », comme « videuse de couilles ». Elles disent avoir subi des rapports avec des dizaines d’hommes sans protection, des objets ou des animaux, dans des clubs libertins girondins ou charentais, dans la rue ou sur des parkings.
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