Il est minuit passé, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 juillet, lorsque le maire de la ville de Torre-Pacheco, dans la région de Murcie, à la pointe sud-est de l’Espagne, arrive à l’entrée du quartier de San Antonio. Une quinzaine de fourgons policiers sont alignés afin d’empêcher l’accès à ce quartier à majorité marocaine, pauvre et délabré, théâtre d’affrontements racistes depuis vendredi 11 juillet. Quelques voisins forment de petits groupes, anxieux, dans une attente tendue, sous une chaleur étouffante que même la nuit ne parvient pas à adoucir.
« Le bilan semble positif », résume Pedro Angel Roca, du Parti populaire (PP, droite), visiblement soulagé, après un bref échange avec le responsable de la garde civile chargé du dispositif de maintien de l’ordre. « Je remercie les gens qui ne sont pas venus… », ajoute-t-il. Une référence aux dizaines de gros bras aux tatouages gothiques qui s’étaient rassemblés plus tôt devant la mairie, prêts à en découdre.
Après quatre nuits d’embrasement à Torre-Pacheco, treize interpellations, trois placements en détention provisoire et plus d’une centaine d’identifications, le calme s’est finalement imposé dans cette commune agricole de 40 000 habitants, dont un tiers sont des immigrés. Le déploiement de près de 120 gardes civils, afin de verrouiller la ville, a découragé les ultras qui, ces derniers jours, avaient organisé des descentes dans le quartier, armés de battes et de casques de moto.
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