L’ensemble des participants à la rave-party qui a débuté vendredi soir à Fontjoncouse (Aude), dans le massif des Corbières, touché au début d’août par un gigantesque incendie, ont quitté les lieux, a annoncé la préfecture mardi 2 septembre. La fête illégale s’était poursuivie lundi, au grand désarroi du maire du village, Christophe Tena, qui avait décrit une situation potentiellement explosive. « La tension est en train de monter. Après les incendies qu’on a connus, les habitants sont à bout de nerfs, on a des gens qui ont tout perdu, ça va mal finir », avait alerté le maire de ce village viticole de 140 habitants.
L’opération menée par les gendarmes de l’Aude, les gendarmes mobiles et les CRS a abouti « à la saisie de l’ensemble du matériel composant le mur de son et les deux groupes électrogènes utilisés par les participants », a précisé la préfecture. « 1 250 véhicules et 2 500 personnes, soit la quasi-totalité des participants (…) présents au plus fort de l’événement » ont été contrôlés, a-t-elle ajouté. « 1 500 verbalisations ont été effectuées. (…) Un bilan final est en cours d’élaboration. Aucune victime n’est à déplorer. » Les personnes verbalisées ont reçu des amendes de 135 euros.
La rave-party se déroulait depuis vendredi soir dans une plaine agricole située entre le village de Fontjoncouse et celui de Coustouge, des villages au cœur d’une zone sinistrée par le gigantesque incendie du 5 août, qui a parcouru 16 000 hectares dans le massif des Corbières, et a notamment détruit 36 habitations et tué une personne.
« Je ne sais plus quoi faire », dit le maire
« Ils sont sur des propriétés privées, sans autorisation, ils détruisent tout et la préfecture me dit qu’on ne peut rien faire pour les faire partir. On marche sur la tête. Les gens sont en colère. Il y a eu des dégradations de véhicules des teufeurs, garées le long des routes, ça risque de dégénérer », avait expliqué le maire.


Des gendarmes mobiles et des CRS ont été dépêchés sur les lieux du rassemblement. Les forces de l’ordre ont empêché « un certain nombre de participants d’accéder au site », faute de pouvoir déloger ceux qui s’y trouvaient, avait précisé la préfecture de l’Aude dans un communiqué. Un hélicoptère survolait le rassemblement. Une équipe de la protection civile était également présente.
Trois participants à la rave-party ont été placés en garde à vue pour des délits routiers et des infractions à la législation sur les stupéfiants, selon la gendarmerie.
Dans ce contexte, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a estimé lundi soir sur TF1 que l’organisation de rave-parties doit devenir « un délit et non pas seulement une contravention », précisant vouloir s’inspirer de la « législation très dure » adoptée il y a trois ans par l’Italie.