L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Entre L’Avventura (1960), de Michelangelo Antonioni, et le dernier long-métrage de la française Sophie Letourneur, née en 1978, une lettre fait toute la différence. Dans la chute du V se joue le passage de l’Italie éternelle des chefs-d’œuvre à celle traversée par des touristes français lambda, en se focalisant sur les petits tracas et le tintouin qui vont avec. Soit un net processus de désublimation, auquel la réalisatrice soumet le motif du voyage.
En 2023, Voyages en Italie suivait les déambulations en Sicile de Sophie et « Jean-Phi », interprétés par la réalisatrice en binôme avec le chanteur Philippe Katerine, couple d’énergumènes parisiens fuyant le train-train quotidien pour le retrouver de plus belle, mais ailleurs. L’Aventura, deuxième livraison d’un triptyque en gestation, prend les mêmes et recommence, cette fois en Sardaigne et en famille, avec les deux enfants, ce qui n’est pas la même chose.
A l’arrière de la voiture de location, on trouve donc Claudine (Bérénice Vernet), 11 ans, une ado à la langue bien pendue, qui se prête de bonne grâce à la marotte maternelle, à savoir refaire tous les soirs le match des vacances en s’enregistrant sur dictaphone. A ses côtés se trouve Raoul (Esteban Melero), son demi-frère de 3 ans, véritable petite tornade piaillante, qui demande une attention constante.
Il vous reste 67.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
