Peu de vent, pas de vagues. Pendant plusieurs heures, vendredi 5 décembre, sur le littoral nord, la météo était propice aux tentatives de traversée de la Manche à bord de canots pneumatiques. Dans les campements de migrants, l’espoir de rejoindre l’Angleterre se faisait jour après trois semaines de mauvais temps. Sur les plages de Gravelines (Nord), l’un des nombreux points de départ des embarcations, on croisait des effectifs de police en patrouille, des journalistes aux aguets ou encore des maraudeurs de l’association humanitaire Utopia 56. De façon plus inattendue, trois activistes britanniques d’extrême droite étaient également présents pour « stopper les bateaux ».
C’est en tout cas leur ambition affichée depuis un mois environ, à voir les nombreuses vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux, dans lesquelles on les suit, tels des miliciens, sur le littoral français. Ils se cachent notamment dans les dunes la nuit pour observer des patrouilles de police, posent devant des canots pneumatiques qu’ils assurent avoir confisqués, ou encore roulent aux abords des campements, allant parfois au contact de migrants pour, par exemple, leur saisir un gilet de sauvetage.
Des mises en scène teintées de ridicule mais qui servent de vecteurs aux logorrhées xénophobes de leurs auteurs. Figurent parmi les membres de ces incursions en France, Ryan Bridge et Elliott Stanley, actifs au sein du mouvement « patriote » Raise the Colours (Hissez les couleurs) apparu en Angleterre à l’été 2025, dans la foulée des émeutes anti-migrants et qui consiste à accrocher des drapeaux anglais et britanniques un peu partout dans le pays. Jason Marriner, connu pour son passé de hooligan violent, a aussi participé à des actions en France, tout comme, vendredi 5 décembre, Danniel « Danny » Thomas, proche de l’influenceur d’extrême droite Tommy Robinson et qui se décrit sur Facebook comme un « père », « entrepreneur » et « guerrier de la foi ».
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