Le juge qui instruit le procès de l’ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein, a déclaré nulle, jeudi 12 juin, la procédure concernant le viol de l’aspirante actrice Jessica Mann, à cause de tensions au sein du jury. « Les délibérations sont devenues si houleuses que je me vois tenu de déclarer un procès nul », a déclaré Curtis Faber au tribunal de Manhattan, à New York, après avoir fait état d’un témoignage d’un membre du jury qui disait avoir été menacé par un autre.
Cette affaire est l’une des trois sur lesquelles le tribunal devait prononcer un verdict, après l’annulation du procès de 2020 pour des raisons procédurales. Harvey Weinstein y avait été condamné à vingt-trois ans de prison pour les faits concernant Jessica Mann, ainsi que Miriam Haley, une ancienne assistante de production.
Comme en 2020, les douze jurés de la cour pénale de Manhattan ont déclaré à l’unanimité le fondateur des studios Miramax « coupable » d’agression sexuelle en 2006 sur cette dernière, en la forçant à subir un cunnilingus dans son appartement. L’accusé de 73 ans a par contre été reconnu « non coupable » d’une agression sexuelle similaire, la même année, à l’encontre de la mannequin polonaise Kaja Sokola, 19 ans à l’époque (ce témoignage avait été ajouté après la décision d’ouvrir un nouveau procès et n’avait pas été traité dans le premier). Ces deux verdicts restent valides.
Restait donc le verdict pour l’accusation de viol contre Jessica Mann en 2013, qui a fait l’objet de vifs échanges entre les jurés au point que le juge Farber les avait renvoyés chez eux mercredi à la mi-journée pour « calmer les esprits ».
Le procès s’est rejoué à partir du 15 avril, mais dans une moindre attention qu’en 2020, où il symbolisait alors le mouvement #MeToo de lutte contre les violences sexuelles. En même temps se déroule celui de P. Diddy, magnat du hip-hop accusé à New York de trafic sexuel, qui concentre toute l’attention.
