Les inondations provoquées par de fortes pluies dans le sud du Brésil ont fait au moins 56 morts et 67 disparus, selon un nouveau bilan de la défense civile brésilienne, samedi 4 mai. Des routes ont été coupées par les flots et les communications sont perturbées dans l’Etat du Rio Grande do Sul, dont la capitale Porto Alegre est gravement touchée, et où les autorités ont donné l’ordre d’évacuer certains quartiers.
Zones d’habitations noyées à perte de vue, routes détruites ou ponts entraînés par le courant, sans compter les ruptures de barrages qui risquent d’aggraver encore la situation : les dégâts humains et matériels sont considérables et surtout concentrés dans la région centrale de cet Etat frontalier de l’Argentine et de l’Uruguay.
Vendredi, des rues du centre historique de la ville ont à leur tour été envahies par l’eau en raison de la crue exceptionnelle du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, a constaté l’Agence France-Presse. Les autorités estiment que le niveau du Guaiba pourrait atteindre 5 mètres dans les heures qui viennent. Le record historique, datant de 1941, est de 4,71 mètres.
« Pire désastre climatique de son histoire »
A Porto Alegre, capitale régionale qui compte quelque 1,5 million d’habitants, le désastre va être « sans précédent », a averti le gouverneur Eduardo Leite. Selon lui, l’Etat du Rio Grande do Sul vit le « pire désastre climatique de son histoire ». Au moins quatre barrages « sont en situation d’urgence, avec un risque de rupture », ont alerté les autorités locales.
Plus de 250 localités ont été frappées depuis plusieurs jours par des tempêtes et des orages dévastateurs. Le dernier bilan des autorités recense quelque 351 000 sinistrés. Au total, 23 600 personnes ont dû quitter leur domicile.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a visité la région jeudi, promettant qu’elle ne manquerait pas de « moyens » humains ou matériels face à cette tragédie. Le gouvernement fédéral s’est engagé à envoyer des hélicoptères et des bateaux, ainsi que plus de 600 militaires pour renforcer les opérations de secours et la distribution de vivres.
Des pluies d’une « extrême sévérité »
Les prévisions météorologiques sont inquiétantes, des pluies d’une « extrême sévérité » devant persister jusqu’à dimanche, selon la défense civile, qui a aussi alerté sur le risque de débordement d’un autre cours d’eau, le fleuve Uruguay.
Des centaines de milliers de personnes ont été privées d’électricité. L’approvisionnement en eau est également compromis dans de nombreuses localités, tout comme l’accès à Internet ou au signal de téléphonie mobile.
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Au nord du Rio Grande do Sul, l’Etat voisin de Santa Catarina est désormais lui aussi frappé par les pluies. Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d’un cyclone dévastateur.