La croissance vertigineuse du transport aérien en Inde a des conséquences mondiales qui se font sentir jusque sur les vieilles terres du Sud-Ouest. Dans cet immense hinterland de l’industrie aéronautique française, qui a pour point central Toulouse, et s’étend des rives de la Garonne et du Lot jusqu’à la côte Atlantique, une poignée de multinationales indiennes tentent de mettre la main sur plusieurs entreprises.
Ces dernières sont souvent sous-traitantes d’un Airbus qui croule sous les commandes venues d’Inde : 1 250 appareils à livrer d’ici une dizaine d’années. S’attendant à une explosion du trafic dans les années à venir, le pays le plus peuplé de la planète envisage, selon Stéphane Albernhe, président du cabinet de conseil Archery Strategy Consulting, de créer « une filière industrielle pour participer à cette expansion ». D’où l’actuel bouillonnement.
Le dernier « raid » en date a eu lieu au Pays basque. Depuis la mi-juin, l’indien Wipro Infrastructure Engineering (WIN) et la famille Charritton, actionnaires du sous-traitant aéronautique Lauak, sont en « négociations exclusives en vue d’une prise de participation majoritaire dans le groupe Lauak, l’ambition est de créer un leader mondial de l’aéronautique ». Entreprise familiale, née en 1975 du côté d’Hasparren (Pyrénée-Atlantiques), Lauak est tournée vers la chaudronnerie et les sous-ensembles pour l’industrie aéronautique. Ce sous-traitant de premier rang pour Airbus ou Dassault a clos 2024 sur 200 millions d’euros de ventes et un effectif de 1 900 salariés, dont 700 en France.
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