Il est normal. C’est un bon début, par ces temps d’excès. Lorsque Ben Wikler entre dans la pièce, il se montre courtois, sans affect, et ne donne pas l’impression de surjouer sa propre importance, une habitude à Washington. Ben Wikler se trouve dans le cadre plus provincial et authentique de la capitale du Wisconsin, Madison, son lieu de naissance, Etat dont il dirige le Parti démocrate. Ce swing state (« Etat pivot ») s’apprête à faire les titres nationaux, mardi 1er avril, avec une élection très suivie à l’un des sept postes de la Cour suprême locale. Elle permettra de mesurer la colère grandissante de la population contre Elon Musk, qui a inondé la campagne d’argent, avec près de 18 millions de dollars (16,5 millions d’euros) dépensés en soutien à Brad Schimel, candidat trumpiste, contre Susan Crawford, magistrate que Ben Wikler a épaulée sur le terrain.
« Après l’élection présidentielle, il y a eu une vague de dépression chez nos partisans, reconnaît ce dernier. Elle se transforme maintenant en fureur. Les gens bouillent de rage contre ce que Trump et Musk font au pays, et contre les républicains au Congrès qui laissent faire. Beaucoup aimeraient que les démocrates se battent plus activement. » Les démocrates, Ben Wikler les connaît bien, dans son Etat et ailleurs. Le 1er février, malgré de nombreux soutiens de poids dans l’appareil, il a essuyé un revers dans l’élection du nouveau chef du comité national démocrate (DNC). Il s’imaginait reconfigurer le parti après le traumatisme de novembre, s’inspirant des recettes appliquées dans le Wisconsin. C’est Ken Martin (Minnesota) qui l’a emporté.
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