Dans le village de Phinaya, dans la région de Cuzco, dans le sud du Pérou, le Quelccaya domine l’horizon, au loin, immense et majestueux. Il culmine à 5 500 mètres. Un paysage non pas de cimes mais composé de vastes plateaux de glace et de crevasses, qui en fait l’un des glaciers les plus étendus de la planète, avec une superficie de 42 kilomètres carrés.
Ce géant blanc, aussi connu comme le Quyllur Puñuna, « là où se reposent les étoiles » en langue quechua, est particulièrement scruté par les scientifiques. Cette réserve d’eau douce est stratégique pour la région. Sur ses flancs, l’eau ruisselle, créant des zones humides appelées les bofedales, où broutent toute sorte de camélidés andins. Elles nourrissent un réseau de cours d’eau dont certains alimentent le fleuve Vilcanota, aux puissants rapides, qui dévalent jusqu’au Machu Picchu et font tourner la centrale hydroélectrique de Santa Teresa. Cette dernière fournit de l’énergie à une partie du million deux cent mille habitants du département de Cuzco.
Au pied du glacier, la famille de Yolanda Quispe, éleveuse d’alpagas, s’inquiète de le voir fondre, sous ses yeux. Comme ses pairs à travers planète, le Quelccaya se meurt lentement. Il aurait perdu 46 % de sa masse ces quarante dernières années. Et selon une étude de la NASA, l’agence spatiale américaine, il pourrait disparaître d’ici à la fin du siècle.
Episodes de sécheresses
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