Un gros carton qui a visiblement beaucoup voyagé a été déposé dans une zone de stockage du laboratoire national de référence (LNR) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de Ploufragan (Côtes-d’Armor).
C’est ici que sont réceptionnés et analysés les échantillons d’animaux suspectés d’avoir contracté l’influenza aviaire (on ne parle de grippe aviaire que lorsque le virus affecte un humain) dans les territoires français.
« Il s’agit de prélèvements effectués sur des orques dans les terres australes et antarctiques françaises [TAAF] », précise Béatrice Grasland, responsable du LNR et cheffe de l’unité virologie, immunologie, parasitologie aviaires et cunicoles, qui a dû troquer ses vêtements de ville contre une tenue de protection pour entrer dans cette partie du laboratoire.
L’influenza aviaire, plus précisément le clade 2.3.4.4b – cette famille de virus particulièrement pathogènes qui s’est diffusée sur la presque totalité du globe en seulement quatre ans –, est arrivée dans ces confins du monde en octobre 2024. Elle a été repérée pour la première fois sur l’île de la Possession, dans l’archipel Crozet, et dans la péninsule Courbet, dans l’archipel des Kerguelen, aux portes de l’Antarctique. Le virus, apporté par des oiseaux migrateurs, a notamment décimé des populations d’éléphants de mer et de manchots royaux dans cette vaste aire marine protégée, l’une des plus grandes du monde.
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