« Faire la bascule d’une prise en charge thérapeutique vers une prise en charge palliative, c’est toujours un moment compliqué pour un médecin traitant », reconnaît le docteur Yannick Pacquelet. Ça l’est encore plus quand, comme ce généraliste, on exerce à Signy-le-Petit, dans les Ardennes, département qui ne compte aucune unité de soins palliatifs (USP).
« Il y avait bien une équipe mobile de soins palliatifs, à une époque, à Charleville, à une quarantaine de kilomètres, mais elle ne venait pas jusqu’ici pour un seul patient, poursuit-il. Même les soignants travaillant en hospitalisation à domicile font difficilement le déplacement. » En théorie aussi, il existe dans le département des lits dits « identifiés » de soins palliatifs au sein de certains services hospitaliers, mais le docteur Pacquelet n’a jamais réussi à en faire bénéficier ses patients.
Ardennes, Pyrénées-Orientales, Mayenne… Une vingtaine de départements ne disposent pas de services permettant une prise en charge palliative pour des patients en fin de vie en hospitalisation complète, avec un effectif de soignants spécialisés. Le gouvernement a fait de ce chiffre un indicateur-clé, promettant de l’infléchir en développant, partout sur le territoire, des soins palliatifs, en parallèle de sa réforme de l’aide à mourir. Une manière aussi d’envoyer un message : personne n’aura recours à cette aide à mourir par défaut d’accès à ces soins.
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