L’hiver, ils sont évidemment déserts. Mais dès qu’ils reverdissent, les visites refleurissent. Sous leurs frondaisons, auprès de leurs arbustes et de leurs parterres, les patients et leurs familles mais aussi le personnel soignant trouvent là un lieu d’apaisement et de ressourcement. De quoi se délester, pour quelques heures au moins, du poids du stress et de l’anxiété.
Ces « jardins thérapeutiques » se déploient en France, depuis quelques années, dans l’enceinte d’un établissement hospitalier, d’un centre d’accueil pour personnes handicapées, d’un centre d’addictologie ou de soins psychiatriques ou encore d’un établissement pour personnes âgées. « Il y en aurait plusieurs centaines en France, estime Philippe Walch, paysagiste, qui préside la Fédération française jardins nature et santé. Mais tous ne répondent pas au principe de jardin thérapeutique, dont la vocation première est d’alléger l’anxiété des personnes vulnérables. »
Au Moyen Age déjà, jardins potagers et vergers entraient dans les hôpitaux de Paris pour permettre des économies et occuper les « vagabonds ». Au XVIIᵉ siècle, ils se nichaient dans les hospices et les asiles, où leur mission était de distraire les « fous et les insensés ». Au XIXᵉ siècle, des institutions psychiatriques pionnières, aux Etats-Unis et au Canada, intègrent des activités de jardinage dans leurs programmes de soins. Un siècle plus tard, ces espaces verts se développent en Europe, lors des première et seconde guerres mondiales, « à destination des blessés de guerre », relate Etienne Bourdon, chercheur au laboratoire Education et promotion de la santé à l’université Sorbonne-Paris-Nord.
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