Par où commencer ? Le nouvel axe Moscou-Washington, l’effondrement du multilatéralisme, l’avenir du droit international, le retour de la notion de souveraineté européenne… Depuis la prise de fonction du président américain, Donald Trump, des concepts se percutent au sein d’un vaste panel d’enseignements universitaires allant de la science politique au droit, en passant par les relations internationales, la philosophie politique, les études russes ou américaines.
A l’université, la production des savoirs est permanente, les cours étant irrigués par les travaux des enseignants-chercheurs. Cette recherche, qui nécessite un accès aux sources et des enquêtes de terrain sur un temps long, n’est pas encore advenue concernant la situation géopolitique du moment, mais des universitaires mobilisent leurs outils de réflexion afin de proposer de premières analyses dans leurs cours.
« Mon rôle est de donner une lecture complexe des Etats-Unis, faite d’avancées, de crises, de retours réactionnaires », illustre Anthony Larson, maître de conférences en civilisation américaine à l’université Rennes-II. Son cours sur l’histoire au XIXe siècle a pris un tour inattendu : ses étudiants ont soudain perçu les résonances d’une époque où ont été posés les jalons de la citoyenneté et de la démocratie américaines, mais avec « des pressions sur la question raciale, l’esclavage, la propriété, l’immigration, l’exclusion des autochtones », rappelle l’enseignant. Un héritage que revendique le 47e président des Etats-Unis, en affichant dans le bureau Ovale le portrait de son lointain prédécesseur Andrew Jackson, qui a exproprié de leurs terres des dizaines de milliers d’Indiens.
Il vous reste 78.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.