Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les écoliers sont des victimes collatérales de la guerre. Environ 375 000 enfants sont privés d’éducation en raison du conflit dans la province du Nord-Kivu, ce qui en fait notamment des proies pour être recrutés par des groupes armés, s’est inquiétée jeudi l’ONG Save the Children.
Dans le Nord-Kivu, où le groupe armé M23 s’est emparé fin janvier de Goma, capitale de la province, et d’autres localités aux alentours, 17 % des écoles sont fermées et « environ 375 000 enfants sont privés d’éducation », écrit dans un communiqué cette organisation de défense des enfants.
« La fermeture des écoles prive non seulement les enfants d’éducation, mais les expose également à des risques accrus de recrutement par des groupes armés, de travail des enfants et d’autres formes d’exploitation », déclare Greg Ramm, directeur de Save the Children en RDC, dans ce texte.
Soutenu, selon des experts de l’ONU, par des troupes rwandaises, le M23 a repris les armes en 2021 contre le gouvernement de Kinshasa. Il mène une offensive éclair depuis janvier qui lui a permis de s’emparer de Goma, puis mi-février de Bukavu, capitale de la province voisine du Sud-Kivu, deux villes d’environ 1 million d’habitants chacune.
Près de 800 écoles fermées
La fréquentation des écoles par les enfants a considérablement diminué depuis janvier dans le Nord-Kivu, où 1,3 million d’élèves étaient inscrits, selon l’ONG. La situation est « catastrophique. Les enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation et les conséquences à long terme pour leur avenir et l’avenir du pays sont désastreuses », ajoute Greg Ramm.
Selon Save the Children, 775 écoles sont actuellement fermées dans le Nord-Kivu, dont beaucoup ont été transformées en abris pour les familles déplacées par les combats. L’ONG souligne également que les enfants de la région sont des cibles potentielles de violences, notamment sexuelles, et sont « exposés aux risques liés aux munitions de guerre non explosées, qui restent dans les champs et les villages ».
L’est de la RDC est en proie à des violences depuis près de trois décennies, en raison de la présence des nombreux groupes armés locaux et étrangers.