Casquette avec ses cinq étoiles de général d’armée sur la tête, lunettes de soleil profilées sur le nez, Assimi Goïta déambule devant les concasseurs, les tapis roulants et plusieurs tonnes de gravats d’une roche blanchâtre contenant un métal convoité à travers le monde : le lithium. Le 15 décembre, le chef malien de la junte est à Goulamina, à environ 150 kilomètres au sud de Bamako, pour inaugurer une nouvelle usine de production de ce minerai qui sert notamment à produire des batteries électriques. Sous pression financière croissante, les militaires au pouvoir voient en ce nouveau site industriel une aubaine, un moyen de faire rentrer l’argent qui manque dans leurs caisses.
Derrière ce projet, une société chinoise, cotée aux bourses de Shenzhen et d’Hongkong, qui utilisera ce minerai pour fabriquer des batteries en Chine : Ganfeng Lithium. Comme d’autres entreprises étrangères, elle n’a pas échappé au tour de vis imposé par la junte dans le secteur minier. Depuis leur arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, en 2020, le général Goïta et ses camarades putscho-souverainistes ont entrepris sa restructuration en adoptant un nouveau code minier. Parmi ses nouvelles dispositions : jusqu’à 30 % des parts de chaque mine pour l’Etat, une hausse importante de toutes les taxes ou encore l’obligation pour chaque société de verser ses bénéfices sur un compte bancaire au Mali.
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