Face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025, les Européens se déclarent déterminés à prendre une plus grande « part du fardeau » de leur défense collective. Réunis mardi 19 novembre à Varsovie, les ministres des affaires étrangères des cinq plus grands pays de l’Union européenne – Allemagne, France, Italie, Espagne, Pologne – ainsi que celui du Royaume-Uni, se sont engagés à « jouer un rôle encore plus important pour assurer leur propre sécurité, aux côtés de leurs partenaires transatlantiques », comme ils l’ont assuré dans leur déclaration finale.
Depuis son premier mandat, commencé en 2016, le président élu réclame que les Européens dépensent plus pour leur propre défense. Ces derniers s’attendent à un discours similaire, voire encore plus dur, dans son second mandat. Dans cette optique, ils promettent déjà d’augmenter leurs « dépenses de sécurité et de défense, conformément à [leurs] engagements antérieurs, tout en réaffirmant que, dans de nombreux cas, des dépenses supérieures à 2 % du produit intérieur brut seront nécessaires pour faire face aux menaces croissantes pour la sécurité ». Ces derniers mois circule même l’idée de fixer un nouveau cap de dépense au sein de l’OTAN à 3 % du PIB, ce qui demanderait un nouvel effort financier important.
Depuis le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, les Européens ont déjà fait d’importants efforts budgétaires. En 2024, 23 des 32 alliés de l’OTAN dépensent au moins 2 % de leur PIB pour leur défense, et les Vingt-Sept, en moyenne, 1,9 % de leur PIB. Il y a cependant d’importantes différences, entre la Pologne et la Lituanie, qui investissent désormais plus de 4 % de leur PIB pour se défendre, et l’Italie, qui stagne à 1,5 % de son PIB, et l’Espagne, qui y consacre seulement 1,3 % du sien.
Emprunt européen
Selon les données de l’Agence européenne de défense, publiées mardi, les Etats européens devraient avoir investi, en 2024, quelque 326 milliards d’euros pour leur défense, contre 240 milliards d’euros en 2022, soit un bond d’un tiers sur la période. Et les industries de défense ont perçu la différence. Selon les données d’ASD, le lobby européen des entreprises de défense, leur chiffre d’affaires a progressé de 17 % en 2023, pour atteindre la somme de 158,8 milliards d’euros, démontrant que les entreprises installées sur le Vieux Continent captent une partie des nouveaux investissements.
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