Alignement des planètes au Théâtre de l’Œuvre, à Paris, où se joue la pièce Trahisons : Swann Arlaud entre en scène et l’air se charge d’électricité. Trois fois césarisé pour ses rôles au cinéma dans Petit paysan en 2018, Grâce à Dieu en 2020, Anatomie d’une chute en 2024, cet acteur est un spécimen rare, qui justifie à lui seul de réserver une place de théâtre séance tenante. Précis, mobile, réactif et jamais convenu, il se coule dans l’espace-temps de la fiction avec une souplesse féline. Sa présence capte et décuple l’attention. A l’évidence, il est l’homme de la situation.
Mais la bonne nouvelle est que tout, dans ce spectacle, est une raison supplémentaire de se précipiter au théâtre. La mise en scène fine et intelligente de Tatiana Vialle, l’élégante scénographie de néons et de vidéos conçue par Alain Lagarde, la netteté des autres comédiens (Marie Kauffmann, Marc Arnaud et Tobias Nuytten), enfin, cerise sur le gâteau, la pièce elle-même, une pépite indémodable de l’auteur britannique Harold Pinter (1930-2008).
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