Il l’a vu mourir sous ses yeux, dans le salon où l’on fêtait Noël en famille. Olivier Faure se souvient encore de ce 25 décembre 2021, le jour où son père « s’en est allé », dit encore pudiquement le premier secrétaire du Parti socialiste (PS). Bruno, c’était son prénom, avait des faux airs de Belmondo. Il aimait la boxe et il était d’extrême droite.
Ça avait commencé tout jeune, pendant la guerre d’Algérie, lorsqu’il distribuait la propagande des jeunes nationalistes, et même un peu avant : chez les grands-parents paternels, on laissait traîner National Hebdo sur la table basse, la feuille de chou du Front national, quand on ne bavardait pas de la thèse révisionniste du « glaive et du bouclier », en défense de Pétain. Dans la poussière de la bibliothèque familiale, les ouvrages consacrés à Charles Maurras et une anthologie de la contre-révolution figuraient en bonne place. Un vieux meuble qu’Olivier Faure finira par récupérer pour qu’y trônent désormais Blum, Jaurès et consorts.
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