Le biologiste américain David Baltimore est mort le 6 septembre à Woods Hole (Massachusetts), à l’âge de 87 ans, des suites d’un cancer. Il avait reçu en 1975 le prix Nobel de physiologie ou de médecine pour ses travaux « concernant l’interaction entre les virus tumoraux et le matériel génétique de la cellule », conjointement avec Renato Dulbecco (1914-2012) et Howard Temin (1934-1994).
Le comité Nobel saluait alors la découverte de mécanismes allant à rebours d’un « dogme » de la biologie moléculaire, selon lequel l’information génétique est transcrite de l’ADN vers l’ARN. En expliquant comment certains virus à ARN étaient capables de produire de l’ADN afin de se multiplier grâce à la machinerie cellulaire de leur hôte, David Baltimore et Howard Temin montraient la possibilité du processus opposé : en 1970, ils avaient découvert de façon indépendante qu’une enzyme, la transcriptase inverse, était la clé de ce mécanisme. Ce type de molécule allait se révéler impliqué dans de nombreux phénomènes cellulaires. Avec des incidences en virologie, en oncologie et en immunologie, mais aussi en ingénierie génétique, qui sont toujours d’actualité.
Il vous reste 74.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.