Sur son carnet, Noah crayonne la salle d’audience des grands procès du Palais de justice de Paris. En ce lundi 16 décembre, la longue pièce, construite pour le procès des attentats de novembre 2015, est le théâtre du réquisitoire du procès de l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, en 2020. De son banc au fond de la salle, le jeune lycéen dresse une perspective entre le box des accusés et le pupitre des avocats généraux. Au milieu, au-dessus du président de la cour d’assises spéciale de Paris, trône la balance de la justice que l’élève de terminale s’attache à croquer. Le symbole se retrouve dans beaucoup de carnets de ses camarades de classe, venus comme lui assister à cette matinée d’audience. « S’attaquer à un professeur, c’est s’attaquer à nos libertés », juge Noah, le crayon à la main.
Les seize élèves de terminale de l’option droit et grands enjeux du monde contemporain du lycée Corot, à Savigny-sur-Orge (Essonne), participent, comme six établissements en Ile-de-France, à « Classes en audience ». Le projet, développé avec l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), mêle éducation à la citoyenneté, connaissance du monde judiciaire et enjeux mémoriels.
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