Après une nouvelle nuit de tensions autour des centres pénitentiaires et leurs agents, « plusieurs attaques » contre des prisons « ont été dissuadées », a annoncé, mardi 22 avril, le ministre de la justice, Gérald Darmanin. Remerciant, dans un message posté sur X, les agents pénitentiaires et les forces de l’ordre pour leurs « mobilisation » et « vigilance », le garde des sceaux fait savoir que « par leur présence, plusieurs attaques ont été dissuadées, comme dans l’Isère, où en pleine nuit des individus ont été interpellés à proximité d’un établissement pénitentiaire avec des jerricans d’essence ».
Ainsi, à Varces-Allières-et-Risset (38), au cours de la nuit de lundi à mardi, trois individus ont été contrôlés aux abords de la prison. Dans le coffre de leur véhicule se trouvait un jerrican d’essence d’une capacité de dix litres, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une source au sein de la gendarmerie. Dans le Calvados, vers 3 heures du matin, plusieurs véhicules ont été incendiés sur le parking du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen. Selon une source policière auprès de l’AFP, le feu serait parti d’un véhicule et se serait propagé à d’autres : cinq véhicules administratifs ont été dégradés, dont quatre sont entièrement brûlés.
D’autres faits ont eu lieu dans l’Oise, à Hermes (60), où un véhicule personnel et une boîte aux lettres ont été tagués du sigle DDPF (Droits des prisonniers français). Enfin, il y a eu des survols de drones au-dessus des centres pénitentiaires à Lutterbach (68), Lannemazan (65) et Saint-Quentin-Fallavier (38).
Les attaques visant des établissements ou des agents pénitentiaires ont débuté il y a plus d’une semaine. Les ministres de la justice, Gérald Darmanin, et de l’intérieur, Bruno Retailleau, ont envoyé jeudi des consignes pour que la sécurisation des prisons soit renforcée. Le groupe DDPF (revendiquant la « défense des droits des prisonniers français »), dont le sigle a été retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié une vidéo et des menaces sur la messagerie cryptée Telegram.
Lundi, le Parquet national antiterroriste (PNAT), qui s’est saisi de multiples faits visant plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France, s’est saisi de l’enquête sur des tirs et jets de cocktails Molotov ayant visé un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.