Dans son allocution prononcée ce mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé des « investissements supplémentaires » pour financer l’accroissement de notre défense.
Il a promis que cela ne se ferait pas par des augmentations d’impôts.
« Il faudra des réformes, des choix, du courage », a prévenu le président.
Financer la défense européenne et la sécurité de la France alors que la Russie se fait de plus en plus dangereuse aura un coût, a prévenu Emmanuel Macron. Ce mercredi 5 mars lors d’une allocution télévisée prononcée à 20h pour tenter de rassurer les Français sur la situation internationale, le président a promis des « investissements supplémentaires » en matière de défense, « compte tenu de l’évolution des menaces« . « Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires, et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables », a ajouté le chef de l’État, promettant toutefois que cela se ferait « sans que les impôts ne soient augmentés ».
« Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage », a-t-il martelé, sans donner plus de précisions. « À travers les deux lois de programmation militaire » votées depuis le début de son premier quinquennat en 2017, la France aura « doublé le budget » de ses armées « en presque dix ans », a-t-il rappelé.
Les dépenses militaires exclues des déficits des 27
Le Conseil européen extraordinaire qui se tient jeudi à Bruxelles devrait permettre de franchir des « pas décisifs », « proposés depuis plusieurs années par la France », a-t-il expliqué, notamment que les États-membres puissent « accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit ». Il devrait aussi proposer que des « financements communs massifs » soient décidés pour « acheter et produire sur le sol européen des munitions, des armes, et des équipements parmi les plus innovants ». Emmanuel Macron souhaite que ces opérations « renforcent » les armées, et qu’elles « accélèrent » aussi « la réindustrialisation » dans toutes les régions.
« Au total, le moment exige des décisions sans précédent depuis bien des décennies. Sur notre agriculture, notre recherche, notre industrie, sur toutes nos politiques publiques, nous ne pouvons pas avoir les mêmes débats que naguère », a-t-il plaidé. Il a demandé au Premier ministre et au gouvernement de lui faire « des propositions à l’aune de ce nouveau contexte ».