Démantèlement d’un réseau de vols de câbles : un mode opératoire inspiré des trafiquants de drogue

• Un réseau de vol de câbles télécoms, opérant en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire, a été démantelé, a annoncé jeudi la gendarmerie.
• Près de deux tonnes de câbles, « soit l’équivalent de deux kilomètres de réseau », avaient été dérobés.
• Mais comment opèrent les malfrats ?

La découverte des gendarmes de Loire-Atlantique est impressionnante. Dans une voiture, ils ont retrouvé deux kilomètres de câbles télécoms en cuivre. Deux tonnes dérobées dans une trappe près de Nantes, en pleine nuit, par trois voleurs pris en flagrant délit. Ils ont saisi par ailleurs une pince « qui sert à découper les sections de câble », précise l’adjudant Philippe, chef du groupe d’investigation, dans le reportage en tête de cet article. Valeur du butin : 20.000 euros. Il s’agit en fait du dernier vol d’un groupe soupçonné d’en avoir commis 21 pour un montant total de 700.000 euros. 

On a la voiture ouvreuse, lorsqu’ils ont commis leur vol, qui ouvre la voie pour dire si la route est clean.

Adjudant Philippe, chef du groupe d’investigation

Pendant un mois, les enquêteurs ont surveillé ce clan et observé leur mode opératoire inspiré des trafiquants de drogue. Les voleurs présumés utilisaient « au moins deux véhicules » lors de chaque périple nocturne : « On a la voiture de guerre qui sert en fait à charger les câbles. Et on a la voiture ouvreuse, lorsqu’ils ont commis leur vol, qui ouvre la voie pour dire si la route est clean, s’il n’y a pas de gendarmes, de policiers », explique l’adjudant Philippe.

Les trois malfaiteurs ont été mis en examen. Pour vols aggravés, ils risquent une peine maximale de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. À près de 10.000 euros la tonne, le cuivre est convoité par des groupes criminels, principalement dans les zones rurales, pour plus de discrétion. 

Mais comment font-ils pour arracher parfois des kilomètres de câbles en une nuit ? « D’abord, il y a le repérage d’une première trappe. Au niveau de ces trappes, les câbles vont être sectionnés. Ensuite, les malfaiteurs vont aller au niveau d’une seconde trappe. De nouveau, à l’aide d’une scie, ils vont sectionner les câbles. Et après, ils vont être enroulés à une bobine, placés à l’arrière d’une camionnette », explique Guillaume Farde, consultant police-justice TF1/LCI. 

Les câbles peuvent être découpés sur place, comme dans la voiture retrouvée à Nantes, ou dissimulés. « Les câbles vont être cachés dans les bois, parfois pendant plusieurs jours, pour s’assurer que les malfaiteurs n’ont pas été détectés », poursuit notre consultant. Le caoutchouc tout autour est ensuite brûlé pour effacer le numéro d’identification inscrit dessus et pour récupérer le cuivre. 

L’or rouge est acheté par des receleurs peu scrupuleux qui le revendent illégalement à l’étranger, principalement en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord.