C’est une filiale qui pourrait coûter des centaines de millions d’euros à l’opérateur de la loterie nationale française, ex-Française des jeux devenue FDJ United (FDJ). Trannel International Limited, enregistrée à Malte, cumule les procédures judiciaires en Europe (Allemagne, Autriche, Pays-Bas et Norvège). Et s’avère une véritable bombe à retardement juridique et financière pour son éphémère propriétaire, la FDJ, détenue à 21 % par l’Etat. La société est tombée dans l’escarcelle du groupe français, le 11 octobre 2024, à l’issue du rachat à 2,5 milliards d’euros de Kindred, le géant suédois propriétaire de la prestigieuse marque Unibet. Une opération censée propulser la FDJ au rang de champion européen des paris en ligne.
Parfaitement lucide sur les contentieux en cours pesant sur sa filiale, la FDJ se débarrasse de Trannel en moins de trois semaines. Officiellement, affirme le groupe hexagonal, l’objectif est d’aboutir à « une sortie rapide, complète et définitive (…) des marchés non régulés localement ». Mais la cession de Trannel, mûrie de longue date, pourrait en réalité s’avérer catastrophique pour le groupe français. Une enquête menée par Le Monde, en collaboration avec le média indépendant néerlandais CasinoZorgplicht.nl, spécialisé dans les casinos en ligne et la protection des joueurs, révèle que cette filiale empoisonnée continue malgré tout de faire peser des risques juridiques, financiers et médiatiques majeurs sur la FDJ, menaçant les ambitions européennes du groupe français.
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