Dans une économie toujours résiliente mais gagnée par l’inflation, menacée de surchauffe et rattrapée par les incertitudes, chaque avancée du nouveau rapprochement russo-américain emballe les milieux d’affaires à Moscou. Au propre comme au figuré. Après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, après son entretien téléphonique d’une heure et demie avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, le 12 février, ou après les quatre heures et demie de rencontre entre leurs émissaires à Riyad, le 18 février, les marchés russes ont réagi avec le même enthousiasme : Bourse en hausse et rouble revigoré.
« L’économie russe ne se pose pas de questions de principe. Elle désire la paix et s’enthousiasme dès qu’on lui donne un espoir, ironise une source russe proche des cercles d’affaires, préférant rester anonyme. Depuis des mois, les milieux économiques, industriels en particulier, envoient des signaux au Kremlin : on tient, mais cela ne durera pas. Au plus vite, il faut cesser la guerre. »
Trois ans après le début, en février 2022, de l’« opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine, le gouvernement russe s’attend d’ailleurs, en 2025, à une croissance limitée, entre 1 % et 2 %. Ce ralentissement contraste avec la forte croissance de 2023 (3,6 %) puis 2024 (4,1 %), après la petite contraction en 2022. La décélération était déjà nette au fil de 2024 : 5,4 % au premier trimestre, 4,1 % au deuxième, 3,1 % au troisième.
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