La veste en simili cuir, marron foncé, affiche l’éclat du neuf. « C’est Shein ! 33 dollars [28 euros], ce n’est vraiment pas cher », s’enthousiasme Andrea Garcia, responsable en ressources humaines de 33 ans, à l’occasion d’une fête d’anniversaire à Buenos Aires. Son amie Sol Torres acquiesce. Vêtue d’un blouson noir aux liserés blancs commandé lui aussi sur le site de vente en ligne chinois, cette enseignante d’anglais de 32 ans fait défiler sur son smartphone les photos de ses dernières emplettes sur la plateforme asiatique : « Une robe noire, un pull blanc, une minijupe, un parapluie, un sac de rangement, un plateau, des gommes fantaisie, des gommettes. Le tout pour 170 000 pesos [106 euros au moment de l’achat], c’est génial ! Ici, tu t’achètes quoi avec ça, deux articles ? Ça me met en colère », souffle-t-elle en référence aux prix historiquement élevés en Argentine de la plupart des biens de consommation comme l’habillement, l’électroménager, l’informatique, l’ameublement, la décoration…
Comme des milliers d’Argentins appartenant aux classes supérieures et à une partie des classes moyennes, les deux femmes découvrent le commerce en ligne international avec un appétit vorace. « Les Argentins ont accès à des articles beaucoup moins chers, plus variés, parfois de meilleure qualité, sans attendre que les marques locales développent les tendances internationales », explique Alejandra Boland, consultante en commerce international. Pour elle, cette nouvelle façon d’acheter est perçue en Argentine comme « une sorte de fascination et de liberté ».
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