- Plus d’1,5 million de personnes ont signé, ce mardi, la pétition s’opposant à la loi Duplomb.
- Le texte, adopté au début du mois de juillet, prévoit notamment la réintroduction d’un pesticide interdit en France.
- Les députés et sénateurs qui ont apporté leur soutien à ces dispositions se disent aujourd’hui victimes de menaces.
Suivez la couverture complète
Agriculture : une pétition contre la très contestée loi Duplomb bat tous les records
« Vous avez voté pour le cancer »
. Depuis son vote, en juillet dernier, en faveur de la loi Duplomb qui vise à lever « les contraintes au métier d’agriculteur », en ré-autorisant notamment un pesticide néfaste pour la biodiversité ou en facilitant l’installation de méga-bassines en France, ce type de message se multiplie dans le courrier de Guillaume Lepers. Des messages violents que le député Les Républicains du Lot-et-Garonne dénonce. « Je n’ai jamais vu ça depuis le début de mon mandat. C’est des centaines et des centaines de mails d’insultes etc. »,
affirme-t-il dans le reportage en tête de cet article.
Des insultes ne lui feront pas changer son vote, assure-t-il alors que, selon le ministère de l’Intérieur, une dizaine d’outrages ou de dégradations de permanence ont été enregistrés depuis le vote du texte polémique et contre lequel une pétition a recueilli plus d’1,5 million de signatures.
Et si les opposants à la loi Duplomb ont été à l’origine de dégradations de certaines permanences de députés, dans le camp adverse aussi, les actions se multiplient. Dans le département de l’Hérault, c’est la permanence du député écologiste Jean-Louis Roumegas, opposé au texte qui a été ciblée par des agriculteurs en colère.
Vers une deuxième délibération ?
Face à ces tensions, des responsables politiques de tous bords, y compris ceux en soutien du texte, à commencer par la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), ont appelé à un nouveau débat à l’Assemblée nationale sur ce texte. Une issue qui fait désormais peu de doute. Le patron des députés MoDem, Marc Fesneau, s’est ainsi dit prêt à soutenir la démarche. Même écho chez Marine Le Pen, qui avait voté pour la loi, mais a estimé que « seul un débat démocratique »
pourrait restaurer « la confiance »
des citoyens face aux « mensonges »
accompagnant selon elle la pétition.
Sous pression, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a dit lundi 21 juillet que le gouvernement était « pleinement disponible »
pour ce débat. Par ailleurs, au sein du camp présidentiel, certaines voix – dont la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher – demandent de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire pour évaluer la dangerosité réelle de l’acétamipride, le néonicotinoïde au cœur des débats.
Les écologistes veulent même aller plus loin et demandent un nouveau vote sur ce texte, appelant Emmanuel Macron à demander au Parlement une deuxième délibération, comme le lui permet la Constitution. Contacté ce lundi par le JT de 20H de TF1, l’Élysée refuse, pour l’instant, de se prononcer.