A l’intérieur de l’Assemblée, les députés entament, lundi 26 mai, l’examen de la loi censée « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », souvent désignée comme la proposition de loi « Duplomb », ou « PPL Duplomb », du nom du sénateur Laurent Duplomb (Les Républicains).
A l’extérieur, des centaines de tracteurs venus de toute la France, sous la direction de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), sont là pour rappeler aux élus leur position sur ce texte qui prévoit notamment de faciliter le stockage de l’eau, l’accès aux pesticides ou l’agrandissement des élevages.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, rappelle que « plusieurs milliers d’agriculteurs mobilisés en région, où les fédérations départementales, à leur initiative, ont déjà entrepris des actions ces derniers jours ». Il promet que la manifestation devant le Palais-Bourbon sera « encadrée, parce qu’on ne veut pas de dérapages », alors que plusieurs permanences d’élus ont été dégradées ces derniers jours. Mais, prévient-il, les manifestants considèrent que la parole donnée par le gouvernement « n’est pas tenue » avec le texte tel qu’il sera examiné.
Les manifestants soutiennent la motion de rejet
Pour la FNSEA, celui-ci a été « détricoté » et menace d’être totalement vidé par « les 3 500 amendements déposés » par des députés de La France insoumise (LFI) et des écologistes. Les députés favorables au texte, menés par le rapporteur de cette proposition de loi, Julien Dive (Aisne, LR), ont déposé une motion de rejet au cours de week-end, soutenue par les agriculteurs.
« Il y a beaucoup d’autres textes qui attendent mais on s’est bagarré pour avoir un créneau, on ne va pas le laisser passer », a expliqué M. Rousseau. Une motion de rejet préalable couperait court aux discussions à l’Assemblée et renverrait directement le texte, dans sa version issue du Sénat, en commission mixte paritaire. Une option qui serait défavorable à l’opposition, vu la majorité sénatoriale à droite. Le texte serait alors de nouveau soumis au vote des deux chambres, mais sans possibilité d’amendements sauf accord du gouvernement. Les écologistes réfutent, eux, le terme d’obstruction, assumant combattre « pied à pied » un texte « d’inspiration trumpienne », selon la députée Delphine Batho.