Associer dans une même histoire le Petit Chaperon rouge et le Chat botté ne peut se produire que dans la mémoire embrouillée ou dans l’imagination fertile d’un enfant. C’est pourtant ce qu’ont fait Arthur Bernède et Paul de Choudens dans le livret des Contes de Perrault, « féerie lyrique » composée par Félix Fourdrain (1880-1923) et créée à la Gaîté-Lyrique, à Paris, en 1913. Révélée au public le 27 décembre, cette œuvre n’avait pas pour seule ambition de divertir les bambins en vacances pendant la période des fêtes, mais elle espérait bien édifier, du même coup, leurs parents. A en juger par le large écho qu’en donne, le jour de la première, le quotidien Comœdia, l’objectif des auteurs était d’offrir un grand spectacle, aussi sensationnel dans le registre de la bouffonnerie que subtil dans le recyclage ou la caricature des principaux effets de l’opéra (comique ou non) du XIXe siècle.
Disparue des programmes après la première guerre mondiale, cette curiosité est à l’affiche de l’Athénée, à Paris, jusqu’au 17 avril, dans une production des Frivolités parisiennes, qui partira ensuite en tournée. Tenter de donner une seconde vie à une œuvre ancrée dans son époque contraint à opérer des coupes dans la partition (les quatre actes de la version originale sont ici réduits à trois) et à adapter le texte parlé aux oreilles d’aujourd’hui (« ninja » et « super-héros » sont les premières réponses du garçonnet, qui ne voit pas en quoi d’autre il rêverait d’être transformé).
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