Médecine légale ou vétérinaire, industrie chimique ou pharmaceutique, secteur agroalimentaire… : les diatomées, ces algues microscopiques cuirassées de silice, sont utilisées dans de très nombreux domaines. C’est que leurs carapaces de verre, ces fameux « frustules » si légers et poreux, ont de fabuleux pouvoirs
Ces organismes unicellulaires, qui colonisent tous les milieux aquatiques, sont à la croisée du monde vivant et du monde minéral. Depuis leur découverte, en 1704, la dentelle de verre que tissent les pores, les nervures ou les excroissances de leurs frustules, d’une finesse et d’une fantaisie inégalées, n’a cessé de susciter l’admiration. Mais aussi l’intérêt de l’industrie et de la recherche.
« Les structures de ces biomatériaux hybrides font rêver les chimistes, en raison de leurs aspects esthétiques mais aussi de leur mode de construction », témoigne Clément Sanchez, professeur honoraire au Collège de France et à l’université de Strasbourg.
Une de leurs applications est plus terre à terre, si l’on ose l’antithèse : c’est le diagnostic de noyade en eau douce. Chez une personne en train de se noyer, « l’eau inonde l’arbre respiratoire et les derniers battements de cœur diffusent les diatomées, via la circulation sanguine, dans les organes, explique la gendarmerie nationale. Leur simple présence dans l’organisme d’une victime peut suffire pour conclure à une noyade ». Bien conduite, cette méthode est « la plus efficace pour diagnostiquer la cause, le lieu du décès, voire le délai post mortem ».
Il vous reste 72.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.