- À Maisons-Laffitte dans les Yvelines, des enfants jugés trop bruyants sont privés de cour de récréation.
- Le tribunal judiciaire de Versailles a donné raison aux voisins qui ont dénoncé des « nuisances sonores » en s’appuyant sur un cahier des charges daté de 1834.
- Une médiation va être mise en place entre eux et l’école pour tenter « de résoudre à l’amiable » le litige.
L’école Montessori de Maisons-Laffitte (Yvelines) et les habitants du quartier de l’établissement vont-ils réussir à trouver un terrain d’entente ? Une médiation va être mise en place entre les deux parties pour tenter de « résoudre à l’amiable »
le litige les opposant, indique ce jeudi 2 octobre la cour d’appel de Versailles.
Le litige en question porte sur les nuisances sonores provoquées par les enfants de l’école. Jugés trop bruyants lorsqu’ils se trouvent dans la cour de récréation de l’établissement scolaire, ils ont l’interdiction d’y accéder depuis la rentrée.
Dans une décision rendue le 15 mai, le tribunal judiciaire de Versailles avait donné deux mois à l’école Montessori Les Rayons de Soleil pour cesser l’utilisation de cette parcelle de 500 mètres carrés, invoquant des « nuisances sonores »
pour les voisins immédiats pour lesquelles l’école n’a justifié « d’aucune démarche »
afin de les faire cesser. Avec cette décision, le tribunal avait donné raison à un syndicat de copropriétaires en s’appuyant notamment sur un cahier des charges datant de 1834.
« Une société qui veut des enfants silencieux, invisibles, aseptisés »
L’établissement avait fait appel et demandé en référé, soit une procédure d’urgence, l’arrêt de l’exécution provisoire de la décision de première instance. « La procédure de référé et la procédure d’appel sur le fond sont suspendues pendant le cours de la médiation »
, a précisé la cour d’appel de Versailles ce jeudi, ce qui signifie que la cour de récréation va pour l’heure rester inaccessible aux élèves. Contactés par l’AFP, les avocats de l’école et des voisins n’étaient pas joignables dans l’immédiat.
Sur X, le ministre de la Justice démissionnaire Gérald Darmanin s’est « félicité »
de « cette décision qui offre une chance de sortir par le haut de ce conflit ». « L’amiable peut être une voie d’apaisement et de bon sens dans une situation qui apparaît bloquée »
, a-t-il fait valoir, rappelant avoir plaidé pour ce mode de règlement des conflits dans la première circulaire de politique civile adressée aux chefs de cour et de juridictions, en juin.
Dans l’affaire de l’école de Maisons-Laffitte, la cour d’appel a ordonné une médiation avec les riverains. L’amiable peut être une voie d’apaisement et de bon sens dans une situation qui apparaît bloquée. C’est ce que j’ai rappelé dans la première circulaire de politique civile… https://t.co/SUc4D1BMb9 — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 2, 2025
De son côté, la haute-commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry a refusé de « commenter une décision de justice »
auprès de l’AFP avant de reconnaître que cette affaire « pose un certain nombre de questions ». « Comment peut-on, en 2025, considérer que les bruits joyeux de la récréation sont une nuisance à bannir ?,
s’est-elle interrogée. « À force de céder à la logique du ‘No Kids’ (pas d’enfants, ndlr), on construit une société qui veut des enfants silencieux, invisibles, aseptisés »
, a-t-elle poursuivi, avant d’en appeler à « une solution rapide, respectueuse des enfants et des riverains ».
