Dans l’Indre, des habitants dénoncent le non-entretien des cours d’eau près de chez eux.
Certains se mettent à les nettoyer eux-mêmes pour éviter les inondations.
Dans la commune de Délabre (Indre), les riverains réclament des travaux d’urgence pour que la rivière ne sorte plus de son lit.
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Le 13H
Un peu de débroussaillage, des coups de tronçonneuse d’un côté… De l’autre, Martine dégage le passage. À 66 ans, elle n’est absolument pas personnelle d’entretien des cours d’eau. Elle est venue nettoyer bénévolement. « C’est l’affaire de tous. Moi, je suis membre d’une association locale. Je considère que je suis concernée. Le but, c’est de préserver la nature et de faire en sorte que les cours d’eau puissent de s’écouler », nous explique-t-elle.
En effet, l’eau est dangereusement montée au printemps dernier à Levroux. Les fortes pluies ont fait déborder la rivière, provoquant des inondations. Neil, un maraîcher que nous avons rencontré, a perdu toutes ses cultures à ce moment-là. Il a donc organisé le nettoyage pour limiter des prochains dégâts. « Si on se retrouve avec des printemps très pluvieux comme on a eu, qui durent, qui ne sèchent pas forcément, ça déborde. C’est ce qui s’est passé cette année. On fait ce qu’il faut pour tenter de prévenir la chose », nous explique Neil. L’entretien du cours d’eau appartient pourtant aux propriétaires des berges, mais ni les riverains ni les collectivités n’avaient nettoyé cette rivière depuis 20 ans.
« On demande juste un entretien régulier »
Même constat un peu plus au sud du département, à Bélâbre. Ici aussi, l’eau a débordé, saccageant les rues et les habitations. Pierrette n’avait jamais vu de telles inondations. Avec d’autres riverains, elle réclame d’urgence des travaux pour que la rivière ne monte plus jusqu’à chez eux. « On ne demande pas à ce que le lit soit remis à blanc. On demande juste un entretien régulier pour que le débit et le cours d’eau soient normaux. C’est tout ce qu’on demande et enlever les branches… On n’aurait peut-être pas eu 55 cm mais que 30 », affirme Pierrette.
Selon un ingénieur que nous avons rencontré, des chantiers réellement efficaces prendraient plusieurs années. « Je comprends les sinistrés. Évidemment, on compatit, mais tout ne pourra pas se faire en 2024. Si on parle de l’entretien des berges, ça peut se faire dans l’année. Il y a des études plus complexes qui demanderont plus de temps et surtout plus de financement », analyse Rémy Léquippé, responsable du pôle prévention des risques à la direction départementale des territoires de l’Indre.
L’une des solutions envisagées serait de redessiner des courbes dans nos rivières pour ralentir la progression de l’eau en cas de crue.