Si la revue Nature a choisi de publier simultanément deux études, l’une américaine et l’autre chinoise, sur un même sujet, accompagnées d’un commentaire de deux chercheurs coréens, c’est que ledit sujet lui paraît prometteur. Expérimentés pour l’heure uniquement sur des animaux, ces deux implants sont fabriqués selon le même principe : de la microélectronique (biocapteurs et circuits) est imprimée sur un film élastomère ultrafin, lui-même roulé pour former une fibre souple et étirable.
Leur atout réside dans leur finesse et leur capacité à s’adapter aux mouvements et étirements des organes dans lesquels ils sont insérés, tels l’intestin d’un cochon ou les muscles de la patte d’un rat. Ainsi, même après un séjour prolongé in vivo, le tissu cicatriciel formé en réaction est infime par rapport à celui qui entoure un implant classique. L’intérêt est de pouvoir surveiller un organe sur le long terme, y compris les signaux électriques du cerveau, voire de traiter certains troubles.
L’équipe du département de génie biochimique de l’université Stanford a ainsi conçu un implant de 230 micromètres (moins d’un quart de millimètre) de diamètre capable de supporter 81 capteurs de pression et 69 capteurs électrochimiques. Baptisé « S-NeuroString » par les trois premiers signataires de l’article, Muhammad Khatib, Eric Tianjiao Zhao et Shiyuan Wei, un tel implant de 10 centimètres de long, cousu dans la paroi interne de l’intestin grêle d’un cochon et connecté à un dispositif sans fil monté sur son dos, a permis d’enregistrer la motricité intestinale en temps réel. L’élasticité de l’implant lui permet d’être étiré jusqu’à deux fois sa longueur sans perdre ses propriétés. Il a aussi délivré une stimulation électrique ciblée, déclenchant des contractions locales de manière contrôlée.
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