- La Commission européenne a classé Marseille dans le trio de tête des villes les plus sales d’Europe.
- L’efficacité des services de ramassage, le comportement des gens ou le nombre de poubelles disponibles influent sur la propreté de l’espace public.
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La Matinale
Certaines mairies semblent avoir du mal à juguler les poubelles ordinaires et les déchets sauvages qui jonchent leurs rues. Ainsi, les villes de Nîmes, Marseille, Paris, Montreuil et Aubervilliers figurent parmi les plus sales de France. La cité phocéenne est même classée comme la troisième ville la plus sale d’Europe, derrière Palerme et Rome, selon la Commission européenne. La propreté de l’espace public n’est pas liée seulement au volume de déchets produits par les habitants ou à l’efficacité des services de ramassage.
En termes de propreté, « on a des problématiques qui émergent, d’autres qui se règlent un peu plus facilement »
, explique Hervé Guillaume, urbaniste membre de l’Association des villes pour la propreté urbaine, à LCI. « Par exemple, je prends la problématique de la déjection canine. Beaucoup plus de possesseurs de chiens ramassent aujourd’hui, ça c’est clair. Mais en revanche, vous avez des nouvelles salissures. C’est effectivement tout ce qui est lié à la consommation nomade. Quand vous déjeunez dehors, il faut pouvoir déposer le carton de pizza au bon endroit »
, détaille-t-il.
Le nombre de poubelles disponibles joue donc un rôle central dans la saleté des rues, tout comme le comportement des riverains. «
Les incivilités sont grandissantes
. Les gens respectent de moins en moins l’espace public,
constate Bernard Angelras, conseiller municipal délégué à la propreté urbaine de Nîmes (Gard). Tout ça fait partie de la formation des gens, de l’information, mais également de la répression ».
Dans la ville, les sanctions s’élèvent à 75 euros pour une déjection canine non ramassée et jusqu’à 1.500 euros pour des encombrants déposés sur la voie publique.
Pour faire face à ce problème, les municipalités utilisent l’intelligence artificielle pour mieux gérer leurs déchets. À Cannes, par exemple, des poubelles connectées envoient un signal aux entreprises de collecte des déchets quand elles sont pleines. Les agents peuvent alors rapidement intervenir. De son côté, Marseille met en place différentes initiatives, comme le recours à une start-up qui va collecter des images de drones, de caméras de vidéosurveillance ou des photos envoyées par les citoyens pour géolocaliser en direct les déchets abandonnés et cibler les interventions des agents d’entretien.