LETTRE DE BERLIN
On n’arrive pas là par hasard. Coincé entre un Ikea et une concession Volkswagen, au cœur de ce qui fut pendant près de quarante ans Berlin-Est, le hangar semblant posé au milieu d’une friche n’attire pas franchement l’œil du visiteur. Pourtant, cet entrepôt gigantesque dont les allées sont numérotées comme dans le magasin d’ameublement voisin abrite des centaines de milliers de reliques héritées d’un monde disparu : celui de l’Allemagne de l’Est, la « DDR », comme le disent les Allemands, toujours friands de sigles.
A l’intérieur, un immense bric-à-brac ressemble à une brocante dont les pièces auraient été soigneusement recensées. Dans les étagères se superposent des rangées de télévisions fabriquées en République démocratique allemande (RDA), des caisses de produits de la vie courante à l’emballage jauni, des bouteilles encore étiquetées, des bocaux de petits pois, des uniformes de l’armée est-allemande ou des chemises bleues des jeunes pionniers, l’une des organisations du régime dévolues à la jeunesse.
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